*Il n'était pas là. Matata Ponyo, ancien Premier Ministre, Sénateur et aujourd'hui, Candidat engagé dans la course à la Présidentielle 2023, n'a donc pas comparu, comme prévu, hier devant la Cour Constitutionnelle. Lors de cette énième audience, l'homme à la cravate rouge a brillé par l'absence. Mais, dans les faits, ses Avocats ont, eux, brandi un document médical dûment signé par son médecin-traitant, comme pour vider l'essentiel de ce que pouvaient penser les juges constitutionnels. Criant aux manoeuvres dilatoires, le Procureur Général du Parquet près la Cour Constitutionnelle s'y est opposé, séance tenante.
Entretemps, les Avocats de la Défense, sous la bannière de leur Collectif, demandaient, pour leur part, une remise raisonnable de 45 jours, pour permettre à leur client déclaré malade, de se remettre en forme et d'être au point de se présenter, comme il se doit, devant ses juges, le moment venu.
Mais, la Cour Constitutionnelle, sous la direction de Dieudonné Kamuleta, son Président, très respectueux de la procédure, après un temps de suspension de l'audience, a plutôt remis l'affaire au 16 octobre 2023.
Exégèse
L'opinion se souviendra, en effet, que dans cette affaire qui fait couler beaucoup d'encre et de salive, Matata Ponyo, Grobler Christopher Stephanus, Déogratias Mutombo et, même, peu avant, Patrice Kitebi sont poursuivis en raison de la débâcle liée notamment, à la non-concrétisation du projet de construction du Parc Agro-Industriel de Bukanga-Lonzo, dans le versant Est de Kinshasa, la capitale de la RD. Congo.
Sous l'ère Kabila, il s'agissait-là d'un investissement important ayant coûté une grassouillette somme oscillant autour de 285 millions de dollars américains.
En son temps, cette même affaire avait été déjà instruite, les autorisations furent sollicitées auprès du Sénat pour la levée des immunités de Matata ainsi que l'engagement des poursuites à son encontre.
Plus loin, dans cette même affaire, Patrice Kitebi alors ancien Ministre des Finances au moment de l'initiation de ce projet fabuleux, a été avait mis hors cause.
Mais, par la suite, le Procureur Général du Parquet près la Cour Constitutionnelle, ayant compulsé de nouveaux éléments, avait émis, par deux fois, un nouveau mandat de comparution contre Matata qui apparaît, à ses yeux, comme le principal accusé.
A son tour, Matata avait déposé une plainte contre le Procureur près la Cour Constitutionnelle devant la Cour de Cassation.
Risque...
Donc, ceci expliquant cela, ce dossier risque de tirer tellement en longueur que toutes les prochaines convocations ultérieures risquent de trouver Matata en pleine campagne électorale, puisqu'il est prétendant à la succession de Tshisekedi dans son strapontin de Chef d'Etat qu'il occupe, depuis le 24 janvier 2019, après la passation civilisée des fanions avec Joseph Kabila Kabange, son prédécesseur.