Alors que tous sont soumis au même Régime Douanier Temporaire pour le transit des véhicules des marchandises dans tout l'espace des pays de la SADC, les transporteurs angolais de gros tonnage payent un lourd tribut avec autant des difficultés liées aux tracasseries routières sur le territoire congolais, contrairement à leurs collègues congolais qui desservent le territoire angolais.
Les chauffeurs routiers de la SADC, en majorité des angolais, ont même observé un arrêt de travail pour pousser les autorités congolaises d'analyser ce problème à fond et de revoir le contrat d'adhésion qui lie toutes les parties prenantes afin de décider de la suppression de beaucoup des taxes fantaisistes et illégales.
C'est dans cette optique qu'une rencontre mixte a mis autour de la table, les Directeurs et experts de l'OGEFREM sous la houlette du Directeur Général William Kazumba Mayombo et ceux de la République soeur d'Angola dirigés par Dr. Enio Renato de Magallraes Costa, Directeur Général de l'Agence Nationale des Transports Terrestres angolais.
Cette rencontre mixte s'est déroulée le lundi 25 septembre 2023, au siège administratif de l'Office de Gestion du Fret Multimodal.
D'entrée de jeu, la partie angolaise est venue exprimer ses doléances à l'Ogefrem qui est à la fois, Conseiller technique de l'Etat congolais en matière des transports et commerce maritime international, Conseil des Chargeurs de la République Démocratique du Congo et gestionnaire attitrés de tous les frets à l'importation et à l'exportation. En faisant déplacer une forte délégation pour frapper à la porte de l'Ogefrem, d'après certaines indiscrétions, la partie angolaise s'était rendue à l'évidence que cet établissement public (Ogefrem) aux compétences multidimensionnelles, est un allié de premier rang, compétent et à mesure de mener un plaidoyer efficace auprès des autorités congolaises afin de réduire au maximum cette multiplicité des taxes.
De quoi s'agit-il ?
Pour un voyage aller-retour ou de près de 48 heures, les véhicules remorques qui entrent en RDC via les frontières de Noki à Matadi en provenance de Cabinda ou ceux de Lufu (Songololo) en provenance de Luanda, payent à hauteur de 3.000 à 3.700 USD par Véhicule. Par contre, leurs homologues congolais pour les mêmes tonnages en territoire angolais payent moins de 500 USD.
Trop de barrières et multiplicité des taxes
La frasque est à son comble lorsque le représentant des transporteurs angolais brandit des chiffres vertigineux auxquels ses collègues chauffeurs sont soumis alors que le régime de la SADC préconise la libre circulation des marchandises dans toutes les frontières des pays membres.
La DGDA, la DGM, l'OCC, la Quarantaine et Service Hygiène aux frontières, les Déclarants en Douane, l'Assurance, le Service Informatique, la Police, la carte de vaccination, les Services provinciaux, le GO..., chaque service impose le prix à sa manière jusqu'à atteindre 3000 USD, déplore la partie angolaise. Même l'agent qui soulève la barrière a droit à 25 USD par véhicule, affirme le porte- parole des transporteurs.
Toutefois, dans la recherche de solutions idoines et pour plus de normalisation des choses aux frontières précitées, la partie angolaise plaide pour la création d'un groupe de travail conjoint pour le suivi permanent des opérateurs de transport de deux pays (points focaux).
Cahier des charges accueilli avec bienveillance
Pour la partie RD congolaise, le DG de l'Ogefrem, William Kazumba, a tout d'abord souhaité au nom de son Office, la bienvenue à la partie angolaise.
Ensuite, il a rassuré ses interlocuteurs que l'Ogefrem qui totalise le 12 de ce mois de novembre ses quarante-trois ans d'existence, fera de son mieux pour l'harmonisation et la simplification des formalités administratives et juridiques inhérentes au secteur du transport.
Il a instruit les équipes techniques réunies en commission mixte d'éplucher tout le problème à fond afin de trouver des solutions.
Après que l'Ogefrem ait auditionné la requête ou cahier des charges de la partie angolaise, le Directeur général a dit au nom de la délégation congolaise, prendre bonne note des désidératas soulevés par les transporteurs angolais. Et d'ajouter que l'Ogefrem va donc mener des investigations pour savoir quelles sont les taxes prévues par la loi et celles qui ne sont pas du domaine de la loi, c'est-à-dire, fantaisistes.
Quant aux frais payés par les Déclarants, l'OGEFREM a reconnu que ces frais ne sont pas du circuit ou processus de l'Office. Et donc, il ne saura pas répondre à cette question.
De toutes manières, l'Ogefrem n'a pas donné des réponses immédiatement à la partie angolaise, d'autant plus qu'il doit s'imprégner de la chose à l'aide des investigations qu'il va mener, pour cerner les contours des doléances de leurs homologues Angolais. Néanmoins, selon des sources dignes qui ont requis l'anonymat, la partie congolaise à ces échanges sous la conduite de M. William Kazumba, se propose de tout faire pour privilégier un climat de paix et de confiance mutuelles avec l'Angola pour que chaque pays tire ses dividendes.