Un ancien militaire libérien a été placé en détention provisoire ce mardi 25 septembre par la cour d'appel de Paris. Il est accusé de crimes contre l'humanité durant la guerre civile du Liberia dans les années 1990.
L'accusé, qui vit en France depuis 20 ans, avait déjà été mis en examen le 13 septembre dernier, avant d'être placé sous contrôle judiciaire. Cette décision de justice avait été prise contre l'avis du parquet national antiterroriste qui a donc fait appel et a finalement obtenu la détention provisoire du militaire.
Ces actions en justice font suite à une plainte déposée par Civitas Maxima. Depuis 2012, cette ONG documente avec l'organisation libérienne Global Justice and Research Project (GJRP) les crimes commis pendant les deux guerres civiles, qui ont secoué le Liberia, de 1989 à 1997, puis de 1999 à 2003.
D'après Civitas Maxima, l'accusé s'appelle Saturday. Il serait l'un des commandants du NPFL dirigé par l'ex-président Charles Taylor alors que ce dernier était encore chef rebelle durant la première guerre du Liberia. Selon les enquêtes de la commission « Vérité et réconciliation » du Liberia, la milice de Taylor est responsable de près de 64 000 violations des droits humains. L'accusé Saturday est mis en cause pour sa responsabilité dans plusieurs crimes contre l'humanité commis durant le conflit qui aurait fait entre 150 000 et 250 000 morts.
C'est la onzième affaire que Civitas porte devant des tribunaux à l'étranger, alors qu'aucun procès ne s'est tenu au Liberia. L'an dernier, c'est l'ancien commandant rebelle Kunti Kamara qui était condamné en France à la prison à perpétuité pour complicité de crimes contre l'humanité.