Le coup d'État intervenu à Libreville le 26 août dernier contre le président Ali Bongo Ondimba, a certainement semé un vent de panique à Yaoundé. Alors que l'événement faisait la Une de tous les médias dans le monde, la CRTV, le média audiovisuel gouvernemental camerounais, avait choisi, à la surprise générale, de faire black out sur le sujet. Peur de la contagion ou d'effet d'entraînement, sans doute.
Dans la suite de notre développement, hier, lundi 25 septembre 2023, le ministre de la Communication, René Emmanuel SADI a signé un communiqué de presse d'un ton ton liberticide et injurieux sans précédent, menaçant ouvertement
Le régime de Yaoundé craint-il décidément l'effet contagion avec la multiplication des coups d'État ces derniers mois en Afrique ? Répondre par l'affirmative, ne serait pas excessif, au regard du communiqué que le gouvernement a rendu public ce lundi 25 septembre 2023 dans l'après-midi.
Le porte-parole du gouvernement dit avoir constaté qu'à travers des médias nationaux et étrangers "toutes presses confondues que des personnes se livrent à des analyses ou commentaires inspirés par les coups de force survenus dans certains pays africains et croient pouvoir par là même prophétiser la déstabilisation d'autres pays par effet de contagion y compris le Cameroun".
En effet, le communiqué de René Emmanuel SADI parle d'"analyses spécieuses", de "spéculations fantaisistes" , de "conjectures donnant lieu à des extrapolations hâtives" . Selon le régime de Yaoundé, le Cameroun est " un État de droit, doté d'institutions démocratiques au sein desquelles sont clairement définis les mécanismes d'accession au pouvoir". Et le ministre de la Communication d'affirmer que "le Cameroun condamne ... sans réserve toute prise de pouvoir par des voies anti constitutionnelles".
Enfin, la sortie du gouvernement rappelle l'attachement du Cameroun au principe de la " non ingérence dans les affaires intérieures d'autres Etats", non sans ajouter que "les réalités spécifiques à chaque pays ne sauraient en aucun cas faire l'objet d'une transposition systématique".
Aussi le communiqué invite -t-il les intervenants des médias à " se garder d'établir des parallèles insensés et saugrenus, et de faire des prédictions ubuesques sur le devenir du Cameroun qui pourraient s'apparenter à des appels à la déstabilisation de l'état et de ce fait justifier leur interpellation et leur traduction devant la justice, conformément à nos lois et règlements "
Le gouvernement s'exprime ainsi, dans un contexte marqué par la résurgence massive des coups d'État, notamment celui du 30 août au Gabon ; le 26 juillet au Niger et bien avant ceux du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée Conakry. Des évènements qui inspirent certainement plusieurs analystes politiques et Hommes politiques, lesquels ne résistent pas à la tentation de faire le parallèle avec le Cameroun.