Sénégal: Kaolack - Les hôtels peuplés de visiteurs, l'hôtellerie locale mise sur le tourisme religieux

Kaolack — À quelques heures du Mawlid, la célébration de la naissance du prophète Mohamed, des milliers de fidèles affluent vers la cité religieuse de Médina Baye, dans la ville de Kaolack (centre), où les hôtels ont déjà fait le plein de visiteurs.

Les 150 lits d'hôtel recensés dans la ville ont tous été réservés. Les responsables des hôtels de Kaolack, sans doute grisés par ces nombreuses réservations, plaident pour la promotion du tourisme religieux.

Les principales rues de la ville, celles de Médina Baye notamment, sont prises d'assaut par les pèlerins. Des bouchons se forment par endroits, malgré le plan de circulation déroulé par la police.

Si les pèlerins venant du Sénégal sont hébergés dans les maisons des Kaolackois, de nombreux étrangers se ruent vers les hôtels, dans l'espoir de trouver un lieu d'hébergement.

Les hôteliers en train de se relever peu à peu des effets de la pandémie de Covid-19 se frottent les mains. Le Mawlid international de Médina Baye engendre de bonnes recettes.

"Il y a un impact très positif depuis quelques jours, en cette période du Mawlid. Il y a une forte affluence des étrangers. À notre niveau, on affiche plein, et ce sera ainsi durant une semaine", s'est réjoui Alioune Fall, directeur d'un célèbre hôtel kaolackois.

Certains pèlerins restent à Kaolack jusqu'au "gamouwaat", le deuxième Mawlid qui se tient dans la ville, une semaine après la célébration de la naissance du prophète Mohamed.

"Il y a un impact positif [...] Tous les sites d'hébergement sont au complet. L'impact se ressent sur l'économie de la ville de Kaolack, avec des activités génératrices de revenus", a ajouté M. Fall.

Le téléphone collé à l'oreille, très occupé, il dit déplorer la faible capacité d'accueil des hôtels de Kaolack. "Dans tout le territoire communal, il y a environ 150 lits d'hôtel seulement. C'est insuffisant pour une ville de plus de 233.000 habitants", a déploré Alioune Fall.

La faible capacité d'accueil des hôtels pousse les acteurs de l'hôtellerie à réfléchir au renouvellement de l'offre touristique locale, selon M. Fall.

"Aujourd'hui, a-t-il analysé, le tourisme a fondamentalement changé de visage, parce que les gens voyagent maintenant par affinité. L'avenir du tourisme se fera par thématique, avec des microgroupes qui vont se déplacer, pas par des bus de 30 places et d'autres moyens. Il est bon pour le Sénégal de travailler à d'autres offres touristiques."

Alioune Fall recommande de miser sur le tourisme religieux, dont le potentiel est important dans cette ville du centre du pays. "Le tourisme religieux est une solution [à la faible capacité d'accueil des hôtels]. L'investissement dans les domaines du tourisme et de l'hôtellerie doit prendre en compte la durée de la période d'affluence et le Mawlid international de Médina Baye", a-t-il suggéré.

Le Mawlid sera célébré dans la cité religieuse de Médina Baye, ce mercredi. La célébration de la naissance du prophète Mohamed se tiendra sous l'égide de la Jamhiyatu Ansaru-Diin, une structure qui revendique plus de 500 millions de disciples de Baye Niass (1900-1975) dans le monde.

Pendant une dizaine de jours, des milliers de disciples venant de plusieurs pays d'Afrique, d'Europe, des Amériques et d'Asie convergent vers Médina Baye pour participer au Mawlid.

Des délégations officielles participent à l'évènement, qui sera aussi marqué par la journée Al-Quds dédiée à la cause palestinienne.

La nuit du Mawlid sera rythmée par des zikr, c'est-à-dire des chants religieux dédiés au prophète Mohamed. Elle sera animée par Mouhamadoul Amine Ibrahima, dit Baba Lamine Niass.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.