Sénégal: Organisation du Gamou, grands travaux... - Ansaru Din, une création de Cheikh Ibrahima Niass au service de la Fayda

26 Septembre 2023

En 1960, Cheikh Ibrahima Niass fondait l'organisation « Ansaru Din ». Même si la vocation originelle était le recensement des fidèles, elle s'implique aujourd'hui dans l'organisation du Gamou et la réalisation des grands travaux de la cité.

Médina Baye est un centre religieux qui accueille un nombre élevé de fidèles venant du Sénégal et des autres pays du monde. Cependant, les défis deviennent plus nombreux pour les autorités religieuses. C'est le sens de l'existence de l'association « Ansaru Din ». L'organisation a été créée à la veille de l'Indépendance du Sénégal par Cheikh Ibrahima Niass dit Baye. « C'est la première association islamique à obtenir un récépissé dans ce pays avant les Indépendances », explique le président de la section départementale de Kaolack, Alioune Cissé Niang. Homonyme du premier Khalife de Médina Baye et fils de Sokhna Rokhaya Ibn Ibrahima Niass, il est à son quatrième mandat après avoir remplacé Elhadji Pathè Thiam.

En créant cette association, son grand père, Cheikh Ibrahima Niass, voulait d'abord identifier et recenser les talibés mais aussi assurer une meilleure organisation. « L'association a été créee en 1959 par Cheikh Ibrahima Niass lui-même. Le récépissé a été obtenu en 1961, accompagné d'une lettre de présentation et d'appel à une assemblée générale, qui a regroupé des milliers de fidèles », dit Alioune Cissé Niang.

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En 1964, le Cheikh prononça une nouvelle déclaration pour la relance et la modernisation de l'association. « Il a écrit, à l'époque, une lettre lue par son disciple Ibrahim Diop. Baye Niass incitait les fidèles à s'organiser même s'ils n'étaient que deux personnes car à ses yeux, cela permet d'avoir une meilleure coordination », rappelle Serigne Alioune Cissé Niang, président de la section départementale de Ansaru Din Kaolack.

En 2011, le Khalife général, Cheikh Ahmadou Dame Niass, décide de perpétuer la tradition en y apportant une touche d'innovation. « En 2011, il a décidé de moderniser l'organisation en regroupant les intellectuels et faire en sorte d'avoir des représentants dans chaque département », informe Serigne Alioune Cissé Niang. Aujourd'hui, la présidence de ce mouvement est décernée à l'issue d'élections. C'était l'une des recommandations de Baye Niass. « Il nous avait demandé de privilégier le consensus. À défaut de cette option, il recommandait l'organisation d'une élection transparente », rappelle Alioune Cissé Niang.

Aujourd'hui, l'organisation s'implique dans la réalisation des grands projets de Médina Baye. D'ailleurs, son entité appelée Comité d'organisation des manifestations de la Fayda (Comaf) gère la collecte de fonds. Le défi aujourd'hui, selon le président de Ansaru Din du département de Kaolack, est d'atteindre deux millions de membres. « Nous avons des projets tels que la construction de cités, l'extension de Médina Baye, car le président de la République, Macky Sall, a offert 7 km2 au Khalife général Serigne Mahi Niass. Il y a également la construction de marchés. Collecter plus de fonds nous permet d'être autonomes et de réaliser nos projets d'assainissement », dit Alioune Cissé Niang.

Quant à Amath Khady Niass, il est le président de la section de Nioro. C'est l'une des plus dynamiques avec 16 000 membres. Grâce aux cotisations et la collecte de fonds, cette entité est parvenue à réfectionner la maison de naissance de Cheikh Ibrahima Niass à Taiba Niass. « Nous avons une section départementale dynamique. C'est avec une collecte de fonds que nous avons réfectionné la maison d'Elhadji Ibrahima Niass à hauteur de huit millions de FCfa. Actuellement, nous avons lancé la collecte de fonds pour l'organisation du Gamou », insiste le religieux.

Transformation des produits locaux

La voie de l'autonomisation des femmes de la Fayda

Au rez-de-chaussée du siège du mouvement Ansaru Din Kaolack, est logée l'unité de transformation des produits agricoles. Elle est contrôlée par le Groupement d'intérêt économique (Gie) des femmes de la Fayda. À l'intérieur d'une vaste pièce sont installées quatre grandes machines. En face de ces appareils, quatre femmes et un homme munis de grands bols trient le mil. Derrière ce groupe, sont exposés des produits déjà transformés. Il s'agit de savons à base d'eucalyptus, du « Mbakhalou Saloum » (riz assaisonné avec de la poudre d'arachide), préparé et emballé, du Ngourbane (plat traditionnel à base de mil et d'arachide), du Thiakry à base de mangue et de manioc. Ce travail de transformation a démarré en 2020, selon le président d'Ansaru Din du département de Kaolack, Alioune Cissé Niass. « Le Gie dispose d'une autorisation de fabrication (Fra). Les emballages également sont fabriqués ici. Et les braves femmes qui y travaillent exportent leurs produits aux États-Unis. Elles vendent également leurs marchandises aux différentes familles du pays », explique-t-il.

Le masque collé au nez, Fatou Diallo, en blouse blanche, fait partie des femmes qui y travaillent. Cette activité leur permet d'être autonomes. « Les produits sont de qualité. Et la conservation peut durer un an au moins. Les clients viennent du Sénégal et des autres pays où nous livrons à travers les Gp », souligne Fatou Diallo.

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