Les chefs d'Églises ont invité les candidats à la prochaine présidentielle pour discuter autour d'une table. L'ancien président, Andry Rajoelina, s'est fait représenter.
Presque un mois après l'appel des chefs d'Églises au sein du conseil oecuménique des Églises chrétiennes, une première rencontre avec les candidats a eu lieu, hier, à Ampandrana. Celle-ci marque un pas de plus dans l'initiative du FFKM pour apaiser le climat politique actuel. L'organisation a fait appel dans ce sens, à l'occasion des consultations organisées à Antananarivo à la fin du mois d'août. En effet, le bureau du pasteur Ammi Irako Andriamahazosoa, président en exercice de cette organisation religieuse, a accueilli autour d'une table les prétendants au poste de président de la République.
Inter-malgache
L'issue des consultations nationales des acteurs politiques qui ont été menées par le FFKM durant trois jours à Mandrimena, Andoharanofotsy, dans le district d'Atsimondrano, à la fin du mois dernier, a débouché sur une volonté de réunir en face-à-face les acteurs politiques, notamment les futurs candidats à l'élection présidentielle. Une réunion qui rejoint l'initiative de l'Église à créer un « dialogue inter-malgache ». Les 12 candidats sur les 13 en lice ont répondu présent à l'invitation des chefs d'Églises tandis que l'ancien président de la République, Andry Rajoelina, a été représenté par Augustin Andriamananoro.
Difficile
« Éviter une crise politique qui mine le développement du pays » a motivé les chefs d'Églises à ouvrir cette voie vers un « apaisement » d'avant-scrutins. Un pari qui s'avère encore difficile à gagner pour le moment. Hier, le mandataire de Andry Rajoelina est sorti de la salle de réunion à peine quelques minutes après le début des discussions.
« Suite à la nouvelle organisation de la réunion, nous ne participerons pas aux discussions », a rétorqué Augustin Andriamananoro à la presse avant de quitter définitivement les locaux du bureau de la présidence de l'Église FJKM à Ampandrana. La veille, selon ce proche collaborateur de l'ancien président, « il a été convenu que les candidats peuvent être représentés ». Mais, la donne aurait alors changé le jour de la réunion.
Acteur de taille
L'absence de Andry Rajoelina dans les discussions menées par le conseil oecuménique des Églises chrétiennes risque de compromettre la sérénité du « dialogue ». Le président sortant, qui est candidat à sa propre succession, demeure un acteur de taille dans l'échiquier et ses distances vis-à-vis de l'initiative pourraient handicaper tout le processus. Dans ce cas, l'objectif de faire baisser la tension politique d'un cran pourrait être un travail de titan pour l'Église.
Elle, qui revient de loin pour s'immiscer de nouveau dans les affaires nationales, aura fort à faire pour réunir tous les chefs de file à la même table. Mais on ne baisse pas les bras du côté du FFKM. « Nous sommes disposés à mener à bien le dialogue et sollicitons l'écoute mutuelle », a déclaré le FFKM à Mandrimena Andoharanofotsy, le 29 août dernier.