Les députés de l'Assemblée législative de transition ont adopté, le mardi 26 septembre 2023, à Ouagadougou, en séance plénière, trois lois portant, financement du projet d'amélioration des services d'eau potable et d'assainissement pour le renforcement de la résilience, construction et d'équipements de l'université virtuelle du Burkina Faso, et réglementation du système financier décentralisé.
Les députés sont soucieux de l'amélioration des conditions de vie des populations vulnérables notamment celles se trouvant en milieu rural. A cet effet, ils ont donné leur voix, en séance plénière, le mardi 26 septembre 2023, pour la ratification de l'accord de prêt entre le Burkina Faso et la Banque africaine de développement (BAD) pour le financement du projet d'amélioration des services d'eau potable et d'assainissement pour le renforcement de la résilience (PASEPA-2R).
L'adoption de cette loi, vise à augmenter « durablement et équitablement » l'accès à l'eau potable dans les six régions concernées par le projet, le Centre-Nord, le Centre-Sud, le Centre-Ouest, le Nord, le Sahel et le Plateau central. En matière d'assainissement, le projet va contribuer à améliorer l'accès aux services d'assainissement dans les écoles, les centres de santé, les lieux publics... en milieu rural, dans les régions cibles. « Il va nous permettre de mettre en place des infrastructures d'eau, des systèmes d'approvisionnement en eau potable, les forages à gros débit pour la production maraîchère et d'autres produits », a soutenu le ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Assainissement, Roger Baro.
S'agissant de l'entretien et la maintenance de ces ouvrages, il assuré que des mesures sont prises pour la formation d'acteurs à cet effet. D'une durée d'exécution de cinq ans, le projet PASEPA-2R va coûter environ 30 milliards FCFA. Les 68 votants du jour ont également adopté à l'unanimité deux autres projets de loi pour le financement du projet de construction et d'équipements de l'Université virtuelle du Burkina Faso (UV-BF) et la réglementation du système financier décentralisé (SFD).
Contribuer à la diversification des offres
Les députés ont été unanimes à reconnaitre la pertinence de la mise en place de l'UV-BF devant contribuer à la promotion de la qualité et à la diversification des offres de formation de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique en lien avec les besoins sociaux économique du pays et de la sous-région. La ratification de cette loi va également permettre de construire, d'équiper le siège de l'UV-BF et l'Espace numérique ouvert (ENO) de Ziniaré et de toutes les régions au profit des étudiants. Selon le gouvernement elle va, en outre, aider au renforcement des infrastructures informatiques, de faciliter l'installation des stations de télémédecines, d'augmenter les capacités des laboratoires des UV-BF...
Toutefois, la Commission du genre, de la santé, de l'action sociale et humanitaire (CGSASH) a recommandé l'accroissement de la qualité et du débit de la connexion internet afin de la rendre plus accessible sur toute l'étendue du territoire et à moindre coût. Des députés ont aussi souhaité de rendre cet UV-BF inclusif aux personnes vivant avec un handicap. A ces recommandations, le ministre de l'Education nationale, de l'Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales, Joseph André Ouédraogo, a expliqué que le gouvernement en est conscient et des dispositions sont prévues dans le projet afin de permettre d'augmenter la connectivité.
S'agissant de la prise en compte des personnes vivant avec un handicap il a assuré que des mesures seront prises pour favoriser la prise en charge de ces derniers. L'adoption de la loi portant règlementation du système financier décentralisé (SFD) a constitué le dernier acte de cette séance plénière présidé par le Président de l'ALT, Ousmane Bougouma. La validation cette loi va permet au gouvernement de pouvoir prendre en charge « efficacement » les questions de la finance islamique. La ministre déléguée chargée du Budget, Fatoumata Bako, a signifié que c'est une nouvelle modalité qui va constituer un plus en matière de développement des systèmes financiers décentralisés et surtout permettre une plus grande inclusion financière auprès des populations. « C'est un domaine qui a des avantages car, s'agissant de la finance islamique, on ne parle pas de taux d'intérêt, mais on parle plutôt de partage, de risque et de profit », a-t-elle laissé entendre. A son avis, c'est un dispositif qui va être très bénéfique pour les populations, notamment les femmes et les jeunes.