Afrique de l'Ouest: La Cédéao cherche une solution à la crise pastorale et la stigmatisation des éleveurs

Pendant deux jours, à Abidjan, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a réuni des professionnels du pastoralisme dans la région afin de plancher sur une stratégie commune sur comment mieux aider ce secteur. Ce dernier est soumis à de nombreuses pressions : les éleveurs font face aux changements climatiques, à des problèmes d'accès aux terres et surtout, à l'insécurité liée à la présence des groupes armés terroristes dans le Sahel. Mais les défis restent nombreux.

Qu'ils viennent du Nigeria, du Niger ou du Burkina, le constat est le même : l'accès à l'eau et à la terre sont difficiles pour les éleveurs. De plus, l'insécurité a totalement modifié les couloirs de transhumance.

Les éleveurs affirment être en première ligne, victimes de vols de bétails par de présumés groupes armés et se sentent aussi stigmatisés dans les villages. « Les éleveurs ne se sentent pas en sécurité, partout, que ce soit en zone pastorale et même à l'approche des villes. De plus en plus, certaines communautés ne veulent plus cohabiter avec ces éleveurs. Au-delà de ceux qu'on appelle des jihadistes, il y a des bandits, qui cherchent à voler, qui cherchent à prendre des otages », explique Dodo Boureima, président du réseau Billital Maroobé (RBM), qui regroupe 75 organisations d'éleveurs dans une dizaine de pays d'Afrique de l'Ouest, jusqu'au Tchad. « Il faut sécuriser la mobilité du bétail », insiste un des participants à cette rencontre. « Plusieurs organisations paysannes ont balisé les routes, poursuit cette source, mais il manque un outil important : l'immatriculation du bétail ».

Faire reconnaître les textes communautaires en vigueur, c'est avant tout appliquer le principe de libre circulation des biens et des personnes. « Il y a des mesures qui ont été prises, mais qui ont du mal à être appliquées, explique Dr Maguette Kairé, le coordonnateur du programme d'appui en ressources naturelles du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS). Avec la fermeture des frontières, chacun essaie de se défendre. Le problème est là. »

Autre piste de réflexion : traduire ces textes en langues locales pour mieux les vulgariser auprès des populations.

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