L'Ordre national des vétérinaires du Burkina Faso a organisé la cérémonie d'ouverture de sa 7e édition des journées vétérinaires le mardi 26 septembre 2023 à Ouagadougou. Elle a été placée sous le thème « les médicaments vétérinaires : enjeux et perspectives de leur utilisation pour la promotion des productions animales et la protection de la santé publique dans un contexte d'insécurité. Celle-ci est une occasion de réfléchir sur l'usage inapproprié des médicaments vétérinaires car 50 à 70% de produits vétérinaires consommés en Afrique ne transitent pas par des circuits autorisés. Les saisies opérées ces derniers temps dans les circuits illégaux de médicaments de manière générale ont révélé la présence d'une grande quantité de médicaments vétérinaires frauduleux.
Le Burkina Faso est un pays à vocation agropastorale. L'élevage est l'un des piliers de son économie et contribue à hauteur de 14% à la valeur ajoutée du secteur primaire. Il est pratiqué par plus de 80% des ménages, qui en tirent tout ou partie de leurs revenus. Ces sous-secteurs occupent le 4e rang des produits d'exportation et renforcent les moyens d'existence des populations rurales qui contribuent à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le vétérinaire est un spécialiste de la santé animale, de la santé publique vétérinaire.
Pour Charles Dieudonné Mandé, président de l'ordre des vétérinaires, la présente édition des journées vétérinaires est une occasion de réflexion sur la problématique des médicaments vétérinaires du Burkina Faso. En effet, à travers différentes communications, les aspects en lien avec les réglementations et le suivi de distribution des médicaments vétérinaires ainsi que les conséquences de leur utilisation inappropriée sur la santé animale, la santé publique et l'économie nationale seront largement débattus. « Nous espérons tirer des débats des recommandations pertinentes qui seront adressées à qui de droit.
C'est pour nous une occasion de contribuer à la promotion des services vétérinaires et de consolider le rôle systématique des actions vétérinaires, comme de véritables acteurs de développement et de promotion de la santé publique », a confié le président de l'ordre des vétérinaires. Robert Lucien Jean Claude Kargougou, ministre de la Santé et de l'Hygiène publique, a précisé que la profession vétérinaire est encadrée par la loi n°048/2017/AN du 16 novembre 2017, portant Code de santé animale et de santé publique vétérinaire.
A sa gestion participe l'Ordre national des vétérinaires du Burkina Faso, créé en 1991 par Kiti et mis à jour par la loi n°078/2015 CNT du 23 novembre 2015, portant création de l'Ordre national des vétérinaires du Burkina Faso. Il a pour attributions, entre autres, de maintenir la discipline de ses membres, de veiller au respect des dispositions législatives et réglementaires qui régissent l'exercice des missions vétérinaires, d'exiger des compétences reconnues garantissant la qualité et la sécurité des actes accomplis, de représenter la profession dans l'Administration et d'apporter son concours dans l'élaboration de la politique de santé animale.
A l'entendre, il serait aussi une force de proposition ; c'est pourquoi il conduit et impulse régulièrement des occasions de réflexion pour l'organisation des journées vétérinaires pour trouver des solutions afin de rendre la profession toujours plus efficace dans la réalisation des missions vétérinaires. Le thème de cette 7e édition est une occasion d'améliorer la visibilité du rôle éminemment important que joue le vétérinaire dans le développement économique du pays, dans la promotion de la santé publique à travers des réflexions sur la problématique des médicaments vétérinaires.
La lutte contre les maladies des animaux ne peut se faire sans l'utilisation des médicaments vétérinaires que ce soient ceux de production, de loisirs ou de compagnie de l'homme. Mais, les médicaments ne sont pas des produits anodins. Il est connu que leur usage doit être encadré. Malheureusement, force est de reconnaître qu'à côté du circuit légal de leur distribution, il existe un circuit illégal de circulation. 50 à 70% de produits vétérinaires consommés en Afrique ne transitent pas par des circuits autorisés.
Les saisies opérées ces derniers dans les circuits illégaux de médicaments de manière générale ont révélé la présence d'une grande quantité de médicaments vétérinaires frauduleux. Ces faits corroborent les tendances données par différentes études. Par ailleurs, on constate que beaucoup d'acteurs sont devenus prescripteurs, vendeurs, utilisateurs des médicaments vétérinaires sans se référer aux structures habilitées. Cette situation est aggravée par l'insécurité qui favorise le développement des circuits illicites de distribution.