Les représentants marocain et algérien se sont pris à partie mardi lors de l'Assemblée générale de l'ONU concernant le Sahara occidental, considéré comme « territoire non autonome » par les Nations unies.
La question de cette ex-colonie espagnole oppose depuis des décennies le Maroc - qui contrôle 80% du territoire et propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté -, aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.
Utilisant son droit de réponse à la suite du discours à la tribune de son homologue marocain, l'ambassadeur algérien Amar Bendjama l'a notamment accusé d'avoir « déformé » les propos de son président Abdelmadjid Tebboune qui la semaine dernière a réaffirmé son soutien à l'organisation d'un référendum d'autodétermination.
« Chacun son camp. Nous Algériens, nous avons choisi le camp de la justice, de la décolonisation, de la liberté, de l'autodétermination et des droits de l'Homme. Cet engagement s'applique en faveur de la cause du peuple sahraoui qui attend depuis près d'un demi-siècle que l'ONU lui rende justice », a-t-il martelé. « Si au Sahara occidental, l'occupation marocaine en avait réellement fait un paradis, avec ou non l'octroi de l'autonomie, pourquoi donc empêche-t-on ce référendum ? ».
Il a également réfuté les « accusations de terrorisme concernant le Polisario » : « que cela ne trompe personne, car tous les pouvoirs hégémoniques ont toujours tenté de diaboliser les résistants et les militants de la liberté », a-t-il lancé, tout en transmettant les condoléances de son pays au Maroc touché par un séisme meurtrier.
« On ne peut pas verser des larmes de crocodile et en même temps attaquer un pays qui vit toujours dans un drame », a rétorqué l'ambassadeur marocain Omar Hilale, réclamant lui aussi plusieurs fois la parole pour répondre à son homologue algérien.
« Vous manifestez votre solidarité et votre soutien mais en même temps vous injectez votre venin, vous insultez les morts, vous insultez les Marocains », a-t-il déclaré.
Il a d'autre part répété que « l'initiative d'autonomie dans le cadre de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale du Maroc reste la seule voie pour tourner la page sur ce conflit régional fabriqué de toutes pièces ». « Le Maroc est dans son Sahara et le restera jusqu'à la fin des temps », a-t-il insisté.
De nombreux pays africains soutiennent la position marocaine parmi lesquels le Togo, mais aussi les Etats-Unis, l'Espagne et Israël.