Doté d'un budget en hausse et fort d'une reconnaissance sur la scène internationale, le Bénin se pose en modèle dans le domaine des cantines scolaires. Les autorités du pays visent une couverture complète des écoles primaires publiques d'ici la fin du mandat présidentiel de Patrice Talon, en 2026.
En matière de cantines scolaires, le Bénin se distingue à l'échelle internationale. Lors de la réunion du conseil d'administration du Programme alimentaire mondial (PAM), tenue le lundi 20 juin à Rome, le pays a été désigné comme le champion mondial du programme d'alimentation scolaire.
Budget et taux de couverture en hausse
Renforcé en 2017 par le gouvernement de Patrice Talon, le programme des cantines scolaires connaît un succès fulgurant.
Le pays a non seulement réussi à étendre la couverture de son programme de cantines scolaires, mais aussi à augmenter considérablement son budget. Les fonds alloués aux cantines scolaires ont connu une ascension spectaculaire, passant de 1,5 milliard de francs CFA en 2016 à 48,7 milliards en 2022. Le nombre d'enfants pris en charge a suivi une trajectoire similaire, triplant presque en seulement cinq ans (380 622 en 2017 à 1 135 350 en 2022).
Cette croissance budgétaire s'est traduite par des résultats tangibles : en l'espace de six ans, le taux de couverture des écoles équipées de cantines est passé de 30 % à 75 % en 2022. Ce bond quantitatif a des répercussions qualitatives : le taux de décrochage scolaire au primaire a diminué depuis l'installation des cantines.
Les retombées de cette initiative n'ont pas échappé au Programme alimentaire mondial, l'agence onusienne spécialisée dans l'appui alimentaire. "Le projet béninois reste un modèle à promouvoir dans d'autres pays" , a affirmé Caroline Schaefer, Directrice adjointe du PAM Bénin.
Vers une évolution du programme
Invitée au conseil d'administration du PAM, la vice-présidente du Bénin, Mariam Chabi Talata, a indiqué que le Bénin n'avait pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin. Selon elle, les ambitions sont plus grandes : le gouvernement souhaite étendre cette réussite aux zones rurales et atteindre une couverture de 100 % des écoles primaires avant 2026...
Le programme ne se limite pas à une distribution alimentaire, mais adopte une approche multisectorielle. "Investir dans l'alimentation scolaire, c'est créer des opportunités pour que les familles se prennent en charge elles-mêmes, c'est créer également des opportunités pour le développement agricole pour la production vivrière," expliquait David Braisley, Directeur exécutif du PAM.
Cette vision globale sert de tremplin à des initiatives plus étendues, notamment sur le plan local, comme en témoigne la stratégie du gouvernement béninois. Cotonou cherche à privilégier le développement de chaînes de valeur locales pour soutenir ce programme. Alors qu'une grande partie des vivres proviennent actuellement de l'importation, l'exécutif béninois encourage la création de jardins potagers, de champs scolaires et de petites unités d'élevage au sein des écoles pour compléter le panier de vivres fourni par le PAM. Ces initiatives sont déjà en cours de mise en œuvre dans plusieurs écoles.