Le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda accueilleront la Coupe d'Afrique des Nations en 2027, a annoncé la Confédération africaine de football mercredi 27 septembre. Le trio avait pourtant de sérieux compétiteurs, comme l'Égypte qui a déjà organisé la CAN 2019, ou encore le Nigeria et le Bénin. C'est une première pour les trois pays d'Afrique de l'Est.
Les trois pays ont maintenant du pain sur la planche, pour être à la hauteur dans quatre ans. Pour le moment, seul le stade national Benjamin-Mkapa de Dar-es-Salaam, en Tanzanie, actuellement en rénovation, a obtenu la certification de la CAF. Le pays envisage d'améliorer d'autres structures comme le stade Chamazi ou encore le stade CCM Kirumba à Mwanza.
L'Ouganda a mis en avant dans l'appel d'offre le stade Namboole à Kampala, sans en dire plus sur d'autres options possibles.
Le Kenya va devoir investir. Les deux principales infrastructures que sont le Centre international sportif Moi de Kasarini et le stade Nyayo à Nairobi ne sont pas encore à la hauteur des critères de la CAF.
Sur X, le ministre des Sports kényan s'est réjoui de la décision de la CAF, félicitant l'effort régional. Pour le président de la fédération kényane de football, Nick Mwendwa, il est maintenant temps de passer du rêve « à la réalité ».
Le football amateur kényan espère des opportunités
Cela fait plus de 50 ans que la CAN n'a pas été jouée en Afrique de l'Est. La dernière remonte à 1976, en Éthiopie. « L'édition 2027 sera belle », a promis Patrice Motsepe, président de la Confédération africaine de football. Les fans de foot kényans ne s'y trompent pas : c'est en musique que le club des Bombers, dans le quartier de Lavington, démarre son entrainement. Et pour cause, aujourd'hui, c'est la fête. Didi, 11 ans, en est sûr : en 2027, c'est à domicile que l'équipe kényane remportera la CAN.
« Le Kenya a une équipe forte en laquelle je crois. J'aime les joueurs et j'aime mon pays. Mon joueur préféré, c'est Michael Olunga, il a un tir puissant. Un jour, au stade Niyayo, j'ai vu un beau match contre le Soudan du Sud. »
Malgré ses milliers de licenciés et ses fans encore plus nombreux, le football professionnel peine à percer au Kenya. Coach Mike espère que la CAN changera la donne.
« C'est toujours une opportunité unique, car cela donne une plateforme à ces enfants pour jouer au foot et l'apprécier. Nous en avons besoin, particulièrement les pays d'Afrique de l'Est. Au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie, ce sont les championnats européens que l'on suit. »
Les professionnels du football kényan regrettent que les autorités ne mettent pas plus de moyens pour soutenir le championnat national. « On ne s'en sort pas très bien en foot, et donc accueillir cette compétition sera une bonne chose. Cela peut faire une différence : il y a beaucoup de talents ici, mais nous ne leur offrons aucune opportunité. Ils donnent de l'argent aux mauvaises personnes. Mais si la corruption s'arrêtait, alors cela pourrait marcher », espère Rosa Diambo, présidente des Bombers.
Les Bombers forment des joueurs jusqu'à leurs 19 ans. Après, confie Rosa Diambo, ils n'ont plus nulle part où aller.