Madagascar: Nation désunie

Qu'est-ce qu'on peut attendre d'une mission des Nations unies dans la résolution de la " crise" politique actuelle?

Pas grand-chose, à vrai dire, excepté des résolutions difficiles à appliquer à l'image de celle relative aux Iles Eparses adoptées par l'ONU et qui attend son exécution jusqu'à maintenant.

La mission de l'ONU n'a aucun pouvoir pour obliger la Haute Cour Constitutionnelle à changer d'avis comme elle n'a aucune autorité pour exiger au collectif des candidats d'arrêter ses manoeuvres.

Le FFKM se trouve dans la même situation à cette nuance près que les chefs d'Églises avaient une démarche et un objectif précis au début mais les circonstances ont fait que tout a capoté.

C'est un noeud gordien que les émissaires de l'ONU tentent de dénouer mais on doute fort qu'ils trouvent le fil d'Ariane.

La position des deux camps est immuable depuis la démission du président de la République et la décision de la HCC de remettre l'intérim à un pouvoir collégial du gouvernement.

En dépit d'une entrevue entre le collectif des candidats et la HCC, les lignes n'ont pas bougé. Le FFKM semble dépité à en juger sa déclaration hier.

Le ton semblait sonner le glas à un dénouement heureux de la situation.

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Les chefs d'Églises se sont résolus de guerre lasse à un règlement de la crise par la magie de la dévotion. Le fait est que des années de prière à n'importe quelle occasion n'ont pas beaucoup aidé le pays à se développer.

Les kabary, les verbiages et la propagande n'ont pas non plus servi à annihiler la pauvreté, anéantir l'insécurité, éradiquer le Kere, abolir la corruption...

Le débat se résume à la nationalité et à l'intérim de la présidence mais aucun candidat n'a présenté jusqu'ici un programme cohérent et convaincant pour aplanir tous ces problèmes.

La majorité des candidats sont d'ailleurs là depuis la transition dans un camp ou dans l'autre. Comment croire qu'ils vont faire en un mandat ce qu'ils n'ont jamais daigné entreprendre en quatorze ans?

Certains étaient dans le cercle du pouvoir et étaient très actifs. Ils étaient en plus témoins de tous les actes déplorables commis en cette période qu'ils dénoncent aujourd'hui mais n'avaient pas bougé le petit doigt.

Quelle que soit l'issue de l'élection si l'ONU et le FFKM arrivent à la faire tenir dans le calme et la justesse, l'avenir du pays reste hypothétique.

C'est une nation désunie par ses fractions politiques, déchiquetée par les problèmes sociaux incommensurables qu'il faudra redresser.

Une mission compliquée même avec le soutien des Casques bleus.

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