Des experts de la Guinée et de la Guinée-Bissau sont réunis dans la capitale bissau-guinéenne. Objectif de cette commission technique mixte mise en place le 27 septembre 2023 : tenter de clarifier les frontières terrestres et maritimes communes de ces deux voisins. Les tensions sont en effet récurrentes entre les deux pays, à ce sujet. Explications.
Les experts de Guinée et leurs homologues de Guinée-Bissau sont à Bissau pour réfléchir à la délimitation de leurs frontières communes. Les tensions sont récurrentes et les conflits nombreux, débouchant parfois vers des confrontations intercommunautaires de part et d'autre, le long de la ligne de partage.
Pour éviter ces dérapages, Conakry et Bissau ont exprimé leur volonté de clarifier leurs frontières terrestres et maritimes communes. Une commission technique mixte a été mise en place le 27 septembre 2023 pour résoudre la question.
Il s'agit ainsi de jeter les bases structurelles, organisationnelles et opérationnelles d'une gestion conjointe de la frontière. Les deux pays partagent 324 kilomètres de frontière terrestre. Une frontière encore mal définie pour les communautés vivant le long de la ligne de partage.
L'espace maritime commun, principal casse-tête
Mais le véritable casse-tête demeure l'espace maritime commun : la zone est en effet riche en poissons mais n'a jamais été ni clairement délimitée ni fait l'objet d'une convention d'échange. Résultat, en janvier dernier, neuf pêcheurs guinéens de Conakry ont été arrêtés par les garde-côtes pour activité non-autorisée dans les eaux bissau-guinéennes. De son côté, Conakry détient encore quatre garde-côtes présentés comme des pirates. Ils attendent leur jugement.
Me Bader Kaba, co-directeur national de la législation au ministère guinéen de la Justice, dénonce cette situation : « Je crois que tout doit être fait pour préserver leur intégrité physique, pour préserver leur intégrité morale. On ne peut pas accepter que nos frères de part et d'autre soient malheureusement victimes de traitement inhumain et dégradant. »
La commission mise en place doit, selon Moustapha Kobele Keita, vice-ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation de Guinée, multiplier les rencontres en vue de trouver des solutions pérennes à cette situation qui dure depuis plus de deux décennies.