Le Conseil oecuménique des Églises chrétiennes de Madagascar (FFKM) a organisé mardi 26 septembre une rencontre entre les 13 candidats pour apaiser les tensions de la campagne présidentielle.
Ce devait être le premier grand rendez-vous des 13 candidats autour d'une même table. Las, le président sortant Andry Rajoelina manquait à l'appel, alors qu'il cristallise à lui seul les tensions. Pendant près de trois heures, les autres ont tour à tour exprimé leurs craintes face aux représentants des Églises.
Certains espéraient trouver un compromis, d'autres espéraient des aveux. « Est-ce qu'Andry Rajoelina pourra confirmer ou infirmer ce qu'a dit le président du Sénat, à savoir qu'il a été menacé physiquement et moralement pour signer sa lettre de renonciation, sous ses yeux, a interrogé Hajo Andrianainarivelo. Peut-être que devant les curés, il dira la vérité ? C'est l'avantage d'être avec le FFKM ! »
Quant à celui qu'Andry Rajoelina avait envoyé pour le représenter, il a été prié de quitter la réunion dès son arrivée. « Aujourd'hui, nous avons appelé les 13 candidats et les candidats uniquement. À l'avenir, nous sommes ouverts à ce qu'il y ait une rencontre avec les représentants des candidats », précise Pasteur Ammi Andriamahazosoa, qui assure en ce moment la présidence du FFKM.
De la rencontre en tant que telle, lui et les autres chefs religieux ne diront mot. Certains candidats se laisseront aller à la confidence, assurant avoir pu « ouvertement exprimer toutes [leurs] préoccupations quant au fait que le gouvernement actuel participe activement à faire élire par tous les moyens le candidat Rajoelina ». Un autre a rappelé la volonté non cachée du FFKM de se poser en médiateur historique des crises politiques. « Peut-on lui faire confiance ? Pourquoi pas », glisse sans grande conviction l'un des candidats.
Une prochaine rencontre doit avoir lieu entre ces mêmes parties prenantes.