Une date à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire du « moraingy », le 24 septembre. Serpagnol, le roi de cette tradition guerrière, y a livré son dernier combat à Nosy Be face à Doudou, la star du moment. Fierté du village de Sadjoavato, à 30 kilomètres au sud de Diego Suarez, le bonhomme a rarement perdu malgré une taille moyenne et a mis K.O des combattants et géants coriaces dans tout le nord de Madagascar.
Il rappelle aussi que le « moraingy » est né dans ce triangle géographique. Son ancêtre serait le « kilagnindagny ».
Les nuits de pleine lune, les grands rassemblent les jeunes et divisent le village entre nord/sud ou est/ouest. Les adolescents sont entraînés à l'art du combat à mains nues.
Les recherches l'ont confirmé, ce sont les villageois d'Anaborano Ifasy, une localité entre Ambilobe et Ambanja, qui sont à la source de ces entraînements nocturnes.
Un village abrité de la mer par une chaîne montagneuse et bercé par une rivière. Pour y accéder, aucune route officielle, il faut suivre ce cours d'eau.
Les nuits du « kilagnindagny » sont imprégnées d'un rituel, où le feu est interdit et ont pour seule lumière les rayons de l'astre lunaire.
Le tambour dénommé « morengy » servait à motiver les troupes. La gent féminine ne pouvait pas y participer.
Un interdit de plus. Selon des recherches, mais aussi la tradition orale, ce sont les peuplades d'Asie qui auraient emmené en premier leur art martial dans cette région.
D'autres thèses parlent d'un apport de deux civilisations, celle de l'Asie et de l'Afrique de l'est. Noeud d'un métissage culturel ancestral, le « moraingy » est maintenant considéré comme un art traditionnel.