Afrique: Allocution liminaire du Directeur général de l'OMS lors du point presse - 27 septembre 2023

communiqué de presse

Bonjour, bon après-midi et bonsoir,

Tout d'abord, à l'approche de l'hiver dans l'hémisphère Nord, nous continuons d'enregistrer des tendances inquiétantes en ce qui concerne la COVID-19.

Parmi les pays relativement rares qui les notifient, les hospitalisations et les admissions en soins intensifs ont vu leur nombre augmenter au cours des 28 derniers jours, en particulier dans les Amériques et en Europe.

Parallèlement à cela, les niveaux de vaccination parmi les groupes les plus à risque restent préoccupants.

Les deux tiers de la population mondiale ont reçu un schéma de primovaccination complet, mais un tiers seulement a reçu une dose supplémentaire, ou dose de rappel.

La COVID-19 n'est peut-être plus la crise aiguë qu'elle était il y a deux ans, mais cela ne signifie pas que nous puissions l'ignorer.

Les pays ont massivement investi pour que leurs systèmes soient en mesure de riposter à la COVID-19.

Nous les exhortons à pérenniser ces systèmes, afin de veiller à ce que les personnes puissent être protégées, testées et traitées contre la COVID-19 et d'autres menaces infectieuses.

Cela signifie qu'il faut pérenniser les systèmes à l'appui de la surveillance collaborative, de la protection de la population, de soins sûrs et évolutifs, de l'accès aux mesures de lutte et de la coordination.

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Passons maintenant au choléra.

La semaine dernière, l'OMS a publié de nouvelles données selon lesquelles le nombre de cas signalés en 2022 avait plus que doublé par rapport à 2021.

Il ressort des premières données dont nous disposons pour 2023 que cette année sera probablement pire encore. À ce jour, 28 pays ont signalé des cas cette année, contre 16 pour la même période l'an dernier.

Les pays où les épidémies sont les plus préoccupantes en ce moment sont l'Éthiopie, Haïti, l'Iraq et le Soudan.

Des progrès significatifs ont été réalisés dans certains pays d'Afrique australe, notamment le Malawi, le Mozambique et le Zimbabwe, mais le risque demeure dans ces pays à l'approche de la saison des pluies.

Les pays et les communautés les plus touchés sont pauvres et n'ont pas accès à l'eau potable ou aux toilettes.

Ils connaissent également des pénuries de vaccins anticholériques oraux et d'autres fournitures et leurs agents de santé sont débordés et doivent faire face à de multiples épidémies et à d'autres urgences sanitaires.

L'OMS apporte des fournitures essentielles, coordonne la riposte sur le terrain avec ses partenaires, aide les pays à détecter, prévenir et traiter le choléra et informe les populations sur les moyens de se protéger.

Pour soutenir cette action, nous avons lancé un appel de fonds visant à recueillir 160 millions USD et nous avons débloqué plus de 16 millions USD du Fonds de réserve de l'OMS pour les situations d'urgence.

Cependant, la véritable solution face au choléra consiste à garantir à toutes et tous l'accès à l'eau potable et à l'assainissement, ce qui est un droit humain internationalement reconnu.

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Passons maintenant à la Libye, qui ne fait plus la une des journaux, mais qui reste en situation de crise après les inondations dévastatrices d'il y a quelques semaines.

Officiellement, plus de 4000 personnes ont trouvé la mort, plus de 8500 sont portées disparues et plus de 30 000 ont été déplacées.

Seuls un tiers des hôpitaux et la moitié des centres de soins de santé primaires restent pleinement opérationnels du fait des dommages structurels causés aux établissements de santé et aux hôpitaux, du manque de médicaments et d'équipements médicaux et de la pénurie d'agents de santé.

Les communautés touchées sont confrontées à la menace de maladies transmises par les moustiques et l'eau, ainsi qu'à une détresse psychologique aiguë.

L'OMS travaille en étroite collaboration avec le Ministère libyen de la santé pour évaluer les besoins sur le terrain, mettre à disposition des fournitures et rétablir les services de soins de santé primaires, en particulier pour la vaccination systématique et la santé mentale.

Pour soutenir cette action, nous avons lancé un appel de fonds visant à recueillir 11 millions USD et nous avons débloqué 2,3 millions USD du Fonds de réserve pour les situations d'urgence.

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Venons-en maintenant à l'Assemblée générale des Nations Unies à New York la semaine dernière, où les dirigeants mondiaux se sont rassemblés pour pas moins de trois réunions de haut niveau consacrées aux questions de santé.

À chacune de ces réunions, ils ont approuvé une déclaration politique contenant des engagements forts.

Ainsi, lors de la première réunion, consacrée à la prévention, à la préparation et à la riposte en cas de pandémie, ils se sont engagés à conclure les négociations sur l'accord relatif aux pandémies et sur les amendements au Règlement sanitaire international d'ici mai de l'année prochaine ;

à assurer un accès équitable aux vaccins et aux autres mesures médicales de lutte ;

à lutter contre les informations fausses et trompeuses ;

à consolider les ressources humaines pour la santé à l'échelle mondiale ;

à investir en faveur du renforcement de l'OMS ;

et plus encore.

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La deuxième réunion de haut niveau portait sur la couverture sanitaire universelle, que tous les pays se sont engagés, dans les objectifs de développement durable, à atteindre à l'horizon 2030.

Dans la période qui a précédé la réunion, l'OMS et la Banque mondiale ont publié de nouvelles données montrant que la moitié de la population mondiale n'est pas entièrement couverte par les services de santé essentiels et que 2 milliards de personnes sont confrontées à des difficultés financières en raison des dépenses de santé qui restent à leur charge et qui appauvrissent 1,3 milliard de personnes.

Dans la déclaration politique, les pays ont pris plus de 50 engagements visant à élargir progressivement l'accès aux services de santé essentiels ;

à inverser la tendance en ce qui concerne les dépenses de santé directes catastrophiques ;

à renforcer les soins de santé primaires ;

à élargir l'accès aux médicaments essentiels ;

à promouvoir des modes de vie actifs et sains ;

à assurer l'accès de toutes et de tous à des services de soins de santé sexuelle et reproductive ;

et bien plus encore.

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La troisième Réunion de haut niveau était consacrée à la tuberculose.

La tuberculose fait plus d'un million de morts chaque année.

Dans la déclaration politique, les pays se sont engagés à assurer des services de prévention et de soins de la tuberculose touchant 90 pour cent de la population ;

à utiliser le test rapide recommandé par l'OMS comme première méthode de diagnostic ;

à fournir des prestations sociales à TOUTES les personnes atteintes de tuberculose afin qu'elles ne se heurtent pas à des difficultés financières ;

à combler les déficits de financement pour la mise en oeuvre des services et la recherche sur la tuberculose ;

et à homologuer au moins un nouveau vaccin contre la tuberculose.

La mise au point d'un nouveau vaccin revêt une importance toute particulière. À cet égard, l'OMS a créé le Conseil pour accélérer la disponibilité de vaccins antituberculeux, dirigé par les ministres de la santé, qui a tenu sa première réunion pendant l'Assemblée générale.

Nous remercions les États Membres pour ces trois déclarations politiques. L'heure est désormais venue d'agir. Nous nous réjouissons à l'idée d'aider tous les pays à concrétiser ces engagements.

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Enfin, je voudrais parler du cancer du col de l'utérus.

L'engagement de l'OMS en faveur de la couverture sanitaire universelle signifie que nous nous efforçons de nous attaquer à toutes les causes de décès pour toutes les personnes dans tous les pays.

Cependant, nous nous concentrons particulièrement sur les causes les plus importantes de décès et de maladie pour les groupes les plus vulnérables.

Ainsi, toutes les deux minutes, une femme meurt d'un cancer du col de l'utérus, dont 90 % dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Le cancer du col de l'utérus est la principale cause de décès lié au cancer chez les femmes en Afrique.

Or, c'est le seul cancer que nous pouvons éliminer grâce aux vaccins contre le virus du papillome humain, responsable de la grande majorité des cas.

Il y a près de trois ans, l'OMS a lancé une initiative mondiale visant à éliminer le cancer du col de l'utérus par un élargissement de l'accès à la vaccination, au dépistage et au traitement pour les femmes dans tous les pays.

L'année dernière, l'OMS a indiqué dans une recommandation qu'une dose unique de vaccin offrait une protection comparable à deux doses pour les filles et les femmes de moins de 21 ans - ce qui signifie que l'approvisionnement mondial en vaccins peut servir à protéger beaucoup plus de femmes et de filles.

Cette semaine, le Groupe d'experts sur l'élimination du cancer du col de l'utérus s'est réuni pour examiner les progrès réalisés et donner des conseils sur l'orientation future de cette initiative.

Je suis heureux d'en accueillir le coprésident, le professeur Groesbeck Parham, qui se joint à nous ici à Genève et pourra nous en dire plus.

Professeur Parham, je vous remercie de votre leadership autour de cette question vitale. Vous avez la parole.

[LE PROFESSEUR GURNAH S'ADRESSE AUX MÉDIAS]

Merci, professeur Parham, de votre leadership autour de cette question vitale.

J'ai hâte de travailler avec vous deux dans les mois et les années à venir pour donner corps à notre ambition de mettre fin au cancer du col de l'utérus.

Margaret, je vous rends la parole.

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