Tunisie: La FTF créera des écoles de football régionales - Une opportunité qui s'offre...

28 Septembre 2023

La Fédération tunisienne de football vient d'adopter «la proposition de la Direction technique» portant sur la mise en place dans toutes les régions d'une «école fédérale de football qui prendra en charge les enfants âgés de cinq à douze ans». Cerise sur le gâteau de cette excellente initiative, «l'obligation de confier ces centres à des professeurs issus des Écoles de formation de cadres actuellement en chômage. Autant dire que ce sont deux très bonnes nouvelles et deux «cadeaux» offerts par la Fédération tunisienne de football au sport national dans son sens le plus étendu.

En effet, indépendamment du fait que ces centres seront d'excellentes antennes de prospection pour le football dans les régions, c'est l'opportunité qui s'offre à de hauts cadres actuellement en chômage et que le ministère de la Jeunesse et des Sports n'arrive pas à placer. Il en a recruté un certain nombre, bien entendu, mais la sortie de ces cadres qualifiés de manière suivie des Écoles de formation, les moyens insuffisants dont dispose le Département des sports, la mise en sourdine de bien des promesses et de programmes au vu des conditions que vit le pays, ont bloqué bien des prévisions.

Ces écoles auront besoin d'un bon nombre de spécialistes qui se feront un nom, seront sollicités par les clubs et qui pourraient être approchés par des pays qui cherchent des techniciens qualifiés. L'avenir de bien des jeunes pourrait basculer au terme de cette bonne initiative avec une ouverture de bien des horizons.

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Les choses, bien sûr, auraient évolué autrement si la généralisation des cours d'éducation physique dès l'école de base, la nomination obligatoire d'un formateur diplômé pour les catégories jeunes et non pas la désignation d'un ancien joueur désirant arrondir ses fins de mois, une meilleure organisation au niveau du sport pour tous, etc, auraient débloqué bien des situations. Actuellement on gère cette conjoncture difficile, tout en essayant de s'en tirer sans trop de dégâts. En attendant des jours meilleurs.

Mais pour revenir à cette initiative de la FTF, il y a deux remarques à faire.

La première est relative à la gestion de cet organisme qui, en dépit de tout, sait où il va. Cela ne nous empêche pas de soutenir que la passation des pouvoirs est nécessaire. Elle est preuve de bonne gouvernance et de renouvellement vital pour la pérennité d'une entité quelle qu'elle soit. Ceux qui sont actuellement là ont fait leur travail ou ont failli, c'est à l'histoire de les juger. De toutes les façons, la majorité de ces honorables personnalités sont souvent membres d'organismes continentaux ou internationaux. Elles peuvent continuer à servir leur sport favori et leur pays, là où elles se retrouveront. Mais ce mérite est le bénéfice de toute une politique qui a permis au sport concerné de se frayer une voie passante dans un monde sportif de plus en plus exigeant.

Le cas des élèves de 5 à 12 ans

La Fifa a reconnu cet effort et a dernièrement donné son accord pour soutenir la FTF au niveau des féminines et des équipes d'élite jeunes. Avec la mise en place de ces «centres de formation» ou écoles comme on les a désignés, on s'achemine vers une consolidation de ce football qui passionne et qui fait rêver. Les autres fédérations devraient s'inspirer de ce modèle.

Deuxième point à relever et cela concerne la situation de ces jeunes de cinq à douze ans, qui sont, de par leur âge, élèves et donc sont astreints à aller à l'école.

Quand ? Comment et de quelle manière cela se fera-t-il ? Qu'adviendra-t-il de ces jeunes ?

Ces centres ne pourront jamais fonctionner à la carte. Le football est un sport collectif.

Comment concilier école et entraînement car il ne s'agit pas pour ces pensionnaires de se déshabiller dans un couloir, d'attendre que leurs copains leur donnent leurs chaussures et d'attendre leur tour pour recevoir un ballon à caresser. Dans ces «écoles», il y aura des vestiaires et des casiers individuels, une tenue complète pour chacun, un ballon que l'on apprivoisera avec délice et plaisir à satiété, une collation à la fin des séances, autant dire qu'il faut du temps pour réussir cet apprentissage du «professionnalisme» qui se profilera au bout de quelques années.

Au terme de cet apprentissage, qu'adviendra-t-il de ces jeunes et comment seront-ils répartis entre les clubs de la région. La formule de l'application de «la loi du plus fort» risque d'être une future pomme de discorde et de tension difficile à maîtriser. Autre question qui se pose au niveau de l'organisation et la conciliation entre l'école et la formation. Ce qui met en évidence le fait que la réussite tient en l'aménagement de l'emploi du temps futur que nos enfants consacreront à ce sport, troisième milieu rêvé.

Ceux qui planchent sur la réforme de notre système éducatif en tiendront-ils compte ? Peut-être, certainement si les Départements de la jeunesse, du sport, de la culture (musique, théâtre, danse, travaux manuels, peinture, etc...) et de la formation professionnelle sont parties prenantes de cette future réforme en appuyant les après-midi consacrés à ces activités.

Pour terminer et pour conclure, ces « écoles » ne doivent en aucun cas (provisoirement peut-être, mais pas un provisoire qui dure) empiéter sur les horaires d'entraînement des clubs (déjà à l'étroit), au niveau de l'occupation des installations existantes. Et au risque de nous répéter, il faudrait aider les fédérations qui présentent des programmes d'activités sérieux en leur offrant des espaces à aménager. Cela les responsabilise et les encouragerait à enrichir l'infrastructure pédagogique et sportive.

L'Etat dispose de milliers d'hectares dont on peut consacrer quelques-uns pour des projets aussi sérieux que rentables.

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