Afrique Centrale: Coopération bi-multilatérale - Kinshasa réclame un alignement sur la politique du gouvernement

Lors d'une réunion de concertation avec les partenaires techniques et financiers le lundi dernier, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a rappelé l'importance « d'une gestion efficace et efficiente des investissements sur financement extérieur pour permettre à la République démocratique du Congo d'atteindre les résultats de développement des projets ». Joint le 28 septembre 2023 par la rédaction pour réagir sur cette matière, John Kaniki, un spécialiste de ce domaine, a fait état « d'un accroissement sans précédent du portefeuille de projets d'investissements sur financement extérieur au cours des quatre dernières années ».

Depuis des lustres, la question de l'affectation des ressources extérieures fait l'objet d'une discorde entre la RDC et ses partenaires au développement. Au cours de la réunion de concertation, le patron du gouvernement, Jean-Michel Sama Lukonde, n'a pas mâché ses mots. « Le gouvernement œuvre à renforcer les financements extérieurs de haute qualité, mobilisés en quantité requise, gérés efficacement, et affectés aux priorités nationales essentielles pour le développement durable du pays ». Tout est dit, mais le chef du gouvernement est allé plus loin. L'atteinte des résultats étant tributaire d'une gestion efficace et efficiente des financements extérieurs, a-t-il ajouté, « la responsabilité est partagée, d'une part, entre le gouvernement et ses partenaires financiers, et d'autre part, entre le gouvernement et ses démembrements ». En somme, les partenaires extérieurs ont également un rôle à jouer dans la mise en œuvre des projets alignés à la politique du gouvernement dans leurs secteurs respectifs.

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Pour John Kaniki, cette question cache mal un réel agacement de Kinshasa. « C'est de l'argent remis au nom de la RDC, et Kinshasa veut qu'il soit canalisé vers ses priorités ». Il s'agit tout de même d'un portefeuille de projets colossal, a-t-il martelé. « Ce portefeuille n'a cessé de croître au cours des quatre dernières années. Pour les projets suivis par le ministère des Finances, par exemple, il est passé de 55 projets d'une valeur de 4,2 milliards de dollars américains USD en 2018 (Sur financement de la Banque mondiale - BM et de la Banque africaine de développement-Bad) à plus de soixante-dix projets ayant une valeur de plus de dix milliards de dollars en 2023 (Sur financement de la BM ; la Bad ; la Banque arabe pour le développement économique en Afrique - Badea ; le Fonds international de développement agricole des Nations unies - Fida ; Fund for international development - Ofid et l'Agence française de développement - Afd ».

Le débat est bien relancé. Le gouvernement attribue la montée en puisance des financements extérieurs et du nombre de projets à ses efforts de mobilisation des ressources auprès des bailleurs de fonds, ainsi que le train de réformes et le climat de confiance. Mais il y a un problème qui se pose dans le suivi de l'exécution de ces projets. L'absorption de ces ressources ne suit pas un rythme normal à cause de nombreuses contraintes à la performance de ces projets. « Pour les autorités, la responsabilité est partagée entre les unités de gestion des projets (UGP), les bailleurs de fonds et le gouvernement ».

Notant que ces contraintes sont nombreuses, notamment la faible appropriation des projets par les bénéficiaires, la méconnaissance par certaines parties prenantes de la nature et du processus de développement d'un projet sur financement extérieur, etc. Nous y reviendrons.

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