Face à la lutte contre le terrorisme, le recrutement des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) a nécessité la mise en place du Fonds de soutien patriotique (FSP), pour la prise en charge des VDP avec en toile de fond un besoin estimé à 100 milliards F CFA. Six mois après son opérationnalisation, la mobilisation pour les contributions ne faiblit pas.
Les Burkinabè ne marchandent pas leur solidarité envers la Nation. En effet, le gouvernement de la Transition, formé après l'avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration II (MPSR II), le 30 septembre 2022, a lancé le recrutement de 50 000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) pour épauler l'armée dans la lutte contre le terrorisme. Pour une prise en charge de ces supplétifs de l'armée, une contribution volontaire a été lancée. Dénommé Fonds de soutien patriotique (FSP), cet instrument unique pour la collecte de ressources financières est opérationnel depuis janvier 2023. Pour son bon fonctionnement, il dispose de deux organes dont le Conseil d'orientation présidé par le Premier ministre et composé de membres du gouvernement, des partis politiques, du patronat, des syndicats et de la société civile. L'autre organe est le comité chargé de la gestion des ressources du Fonds. Les ressources du fonds sont constituées de contributions financières volontaires de personnes physiques et morales résidant au Burkina Faso, celles de la diaspora ainsi que des partenaires techniques et financiers volontaires, des dons, des legs, des affectations de ressources spécifiques et toutes autres ressources autorisées.
A ces contributions, le gouvernement a jugé nécessaire d'adjoindre des taxes sur la boisson, le tabac, les produits cosmétiques, la consommation en matière de télécommunication... Avec un besoin de près de 100 milliards F CFA pour son alimentation, deux mois après son opérationnalisation « les résultats atteints sont louables dans un contexte socio-économique difficile », a déclaré le Premier ministre, Me Apollinaire Kyélem de Tambela, à la 1re session du Conseil d'orientation du FSP. Engouement pour les contributions A la première rencontre ordinaire, tenue, le 3 avril 2023, il est ressorti qu'à la date du 31 mars 2023, les contributions volontaires et toutes les autres actions initiées dans le cadre du FSP ont permis de mobiliser 7 754 043 516 F CFA. La BRAKINA/SODIBO a contribué à hauteur de 75,38% soit plus de 5,8 milliards FCFA. Sur les produits importés, les prélèvements s'élèvent à 14,27%, les ponctions réalisées par la MABUCIG, 5,10%, les autres contributions volontaires étaient à 4,77%, etc. Comparativement à ces chiffres, à la date du 2 juin 2023, le FSP a enregistré une augmentation de 209,81%. Ainsi, la contribution est passée à 20 752 574 695 F CFA.
Les contributions des consommateurs des produits de la BRAKINA SODIBO ont connu une hausse de 78,96%, les produits importés 11,08%, les autres contributions volontaires 3,73%... Au 31 août 2023, le montant des ressources mobilisées au profit du FSP a été de 34 980 743 686 F CFA soit une augmentation de plus de 40%. « Après six mois, nous pouvons dire que véritablement les Burkinabè ont compris la nécessité pour chacun d'apporter sa contribution à la construction de la Nation surtout dans cette situation difficile », a témoigné le ministre en charge de l'économie, Aboubacar Nacanabo, lors de la 3e session du Conseil d'orientation du FSP tenue en septembre 2023. Le FSP a été instauré pour un an renouvelable, en cas de besoin. Toutefois, il peut être dissout dès la disparition de son objet. Sa gestion comptable et financière est soumise à l'inspection des différents corps compétents, notamment de l'ASCE-LC, la Cour des comptes, l'inspection générale des finances, etc. Le fonds peut faire l'objet d'audit sur l'initiative de l'Etat ou de ses partenaires. Selon le ministre Nacanabo, les défis à relever sont la consolidation des acquis et de faire en sorte que la gestion soit la plus transparente possible. « Nous avons envoyé un courrier à l'ASCE-LC pour qu'elle vienne procéder au contrôle de ce qui a déjà été engrangé sur les six mois », a-t-il indiqué.