Une conférence tournant autour de la Transformation économique par le biais de l'artisanat s'est tenue hier à l'hôtel Colbert. Ayant permis d'avoir au moins un aperçu des potentialités que ce secteur a à offrir.
« Tirer leçon des expériences japonaises dans l'artisanat pour transformer l'économie », c'est la thématique principale abordée hier lors d'une conférence-formation organisée par la JICA, dans le cadre de la quatrième édition de la « JICA Chair ».
Au cours de cette journée d'études avec des étudiants de l'Université d'Antananarivo, le docteur Takahashi Motoki, professeur de l'École supérieure d'études asiatiques et africaines de Kyoto, au Japon, a expliqué que la résilience de l'artisanat et du secteur informel japonais leur a permis d'atteindre une pérennité et un développement inégalés jusqu'à maintenant.
Une conférence autour de ce modèle, pouvant constituer des leviers au développement des pays africains, s'est tenue lors d'une journée d'études organisée par la JICA hier à l'hôtel Colbert.
Une journée spéciale durant laquelle les étudiants ont écouté attentivement les explications de l'universitaire japonais, qui a retracé les grandes lignes de l'épopée industrielle nippone depuis la période féodale jusqu'à nos jours, matière à réflexion pour la cinquantaine d'étudiants venus assister au séminaire.
« Bien que les questions de développement de l'Afrique ne puissent être résolues que par la sagesse et les efforts des habitants du continent, il pourrait être utile de se référer à l'expérience historique du Japon en matière de développement industriel, pour en tirer des leçons », lance Takahashi Motoki.
Une vision partagée par plusieurs étudiants, mais aussi des professeurs qui estiment que l'artisanat, ainsi que le secteur informel, pourraient constituer des leviers au développement.
Similarités
"En se référant aux explications du docteur Takahashi, force est de constater qu'il existe plusieurs similarités entre les situations des petites industries malgaches ou africaines et nippones à une certaine époque. Une économie qui a débuté par les secteurs informels. », clame le docteur Herinjatovo Ramiarison, enseignant- chercheur et économiste. Pour Madagascar, le secteur informel représente actuellement 30% de l'économie nationale.
Un domaine souvent « mal évalué », à en croire les spécialistes qui y trouvent des opportunités qui restent exploitables et dont on peut se servir comme leviers.
Toutefois, les avis restent partagés car de l'autre côté de la balance, des chercheurs en économie estiment que la formalisation des activités informelles reste le seul moyen d'accéder au développement économique et au respect des normes exigées par les marchés internationaux.
Quoi qu'il en soit, les précis d'histoire économique du pays du soleil levant mettent souvent l'accent sur la fulgurante ascension du pays dans la seconde moitié du XIXème siècle, faisant fi de l'artisanat et des petites industries, qui ont mutés pour devenir les grandes filiales couvrant presque tous les secteurs industriels au fil des années.