Congo-Brazzaville: Tchikapika/Dorel Eyobelé - « Je mesure le poids de la responsabilité »

Député siégeant de la circonscription électorale unique de Tchikapika, dans le département de la Cuvette, Dorel Eyobelé, a effectué récemment une descente parlementaire. Un baptême de feu qui lui a permis de sillonner vingt-neuf, des trente villages que compte cette circonscription. Dans cette interview, il tire les leçons de sa descente à la base.

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Vous venez d'effectuer votre première descente parlementaire, quel est le souvenir que vous avez pu retenir ?

Dorel Eyobelé (D E) : Nous avons séjourné à Tchikapika, du 28 août au 5 septembre 2023, pour accomplir un devoir, celui de rendre compte à la population des conclusions des derniers travaux au niveau de l'Assemblée nationale. Nous avons sillonné vingt-neuf villages sur les trente que compte notre circonscription électorale. D'une manière générale, la descente s'est bien passée, ce que nous pouvons tirer comme leçons, c'est le poids de la responsabilité parce qu'au cours de nos échanges, la population nous a exprimé ses besoins.

Nous ne sommes arrivés au village Béné qui est situé sur l'axe fluvial. Nous avions la volonté d'arriver dans toutes les localités et d'échanger avec tous les habitants de Tchikapika, nous ne pouvons pas exclure un village. Nous avons rencontré des difficultés logistiques parce que pour arriver à Béné, il fallait une pirogue motorisée. Qu'à cela ne tienne, nous avons fait parvenir tous les présents que nous avons emmené aux habitants de Béné. Cette population a confiance en nous, même si nous ne sommes pas arrivés sur place. Nous pouvons vous rassurer qu'avec les habitants du village Béné, nous travaillons en parfaite symbiose.

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LDB : Quelles ont été les doléances de la population au regard de vos échanges ?

D E : Les problèmes de Tchikapika sont connus et ils ne datent pas d'aujourd'hui. Les principales préoccupations de la population tournent autour de l'enclavement, de la santé, l'éducation, notamment le manque du personnel de santé pour animer les Centres de santé intégrés (CSI), le déficit du personnel enseignant dans les écoles. A cela, s'ajoutent le manque d'eau potable, l'électricité et l'emploi des jeunes. Voilà de façon générale les principaux problèmes, qui minent la sous-préfecture de Tchikapika.

LDB : Puisque vous parlez des difficultés liées à l'éducation des enfants, il y a un lycée en construction à Tchikapika, est-ce que pendant votre descente, vous avez eu le temps d'aller visiter les travaux en cours ?

D E : Lors de notre descente parlementaire, et dans le cadre du suivi des travaux en cours de réalisation au niveau du district, nous avons visité le chantier de construction du lycée de Tchikapika. De manière générale, nous pouvons dire que les travaux s'exécutent et avancent à un rythme normal. Les bâtiments sont construits. Il reste l'équipement et les travaux de finition.

Au niveau de la santé, il n'y a pas de travaux en cours, mais nous en avons profité avec l'appui du ministre d'Etat, Jean Jacques Bouya, pour réhabiliter les toitures des CSI des villages Eboungou et Litombi. Toujours dans la même lancée, nous avons pu rénover les appartements de l'école primaire du village Ekongo. Donc, nous voulons remercier le ministre d'Etat, Jean Jacques Bouya, pour cet appui, pour l'encadrement, le coaching parce que c'est grâce à lui que nous avons pu faire une bonne descente parlementaire. Ce n'était pas facile de faire vingt-neuf villages en cinq jours. Donc, nous avons eu des échanges fructueux avec la population à bâtons rompus.

LDB : Avez-vous constaté un certain attachement de la population aux conclusions des sessions au niveau de l'Assemblée nationale ?

D E : Lorsque nous échangeons avec la population, nous avons constaté qu'elle suit ce qui se passe au niveau de l'Assemblée nationale. Par exemple à Mokonda, un habitant m'a demandé pourquoi depuis le début de la mandature j'étais à ma première descente alors que l'institution est à sa troisième session. Notre réponse a été que le député pour effectuer une descente parlementaire, il faut qu'il y ait une prescription de l'Assemblée nationale.

En dehors du cadre formel qui est la descente parlementaire, nous descendons de temps en temps, échangeons avec la population pour garder un lien direct avec nos mandants. Pratiquement chaque mois, nous descendons au village où nous avons déjà mené quelques activités dont la remise des fournitures scolaires, des kits pour suivre la Coupe du monde Qatar 2022, des pagnes aux femmes du district pendant la fête du 8 mars ainsi que des kits agricoles aux coopératives pour encourager les femmes à en faire plus. Dernier message

LDB : Avez-vous un message à lancer à l'endroit de vos mandants ?

D E : Nous disons à la population que les problèmes de Tchikapika sont connus, ce sont des problèmes que vivent les autres Congolais sur toute l'étendue du territoire national. Nous, en tant que député, nous interviendrons en fonction de nos moyens. Pour le reste, nous mènerons le plaidoyer auprès de l'exécutif pour que les problèmes posés par la population puissent trouver de solutions. Nous sommes confiants que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour pallier aux problèmes que la population de Tchikapika éprouve.

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