Les locataires d'un immeuble situé au quartier Bonapriso à Douala, rue Tokoto, ont été victimes d'une grande injustice en août dernier. Jacqueline Moukouri, cohéritière de l'immeuble, a décidé de vendre cet héritage de manière irrégulière à une grande société en vue de la construction d'un supermarché, sans avoir préalablement consulté son frère et co-héritier, Thomas Moukouri.
Pour parvenir à ses fins, Jacqueline Moukouri a fait appel à plusieurs cadres de la Communauté Urbaine de Douala (CUD) et aux services du gouverneur de la région du Littoral. Le premier acte a été la production d'un rapport du Labogénie alléguant que l'immeuble présentait un danger de ruine imminent, justifiant ainsi sa démolition d'urgence.
Face à cette manigance, Thomas Moukouri a demandé une contre-expertise qui a confirmé que l'immeuble, construit en 1986, ne présentait aucun risque. Cependant, la conspiration entre sa soeur Jacqueline et les autorités compétentes de la communauté urbaine de Douala avait déjà été ourdie. Sans tenir compte des réserves exprimées par l'autre partie, le maire de Douala a ordonné la destruction de l'immeuble sans en informer le co-héritier.
Le 9 août, les 41 locataires de l'immeuble ont reçu une notification de départ sous une semaine, même si la plupart d'entre eux avaient encore des baux commerciaux en cours. Certains locataires ont tenté d'obtenir des explications auprès du service du gouverneur, mais leurs préoccupations ont été largement ignorées.
Suite à cette injustice, certains locataires ont saisi le juge administratif du tribunal de Bonajo, qui a ordonné la suspension de la démolition de l'immeuble. Cependant, le maire de Douala n'a pas respecté cette décision, et l'immeuble a été démoli le 7 septembre, sans que les locataires aient pu récupérer leurs biens.
Pire encore, Jacqueline Moukouri, à l'origine de cette affaire, refuse de dédommager les locataires. Bien que ces derniers aient déposé plainte contre elle à la compagnie de gendarmerie de Douala 1er le 8 septembre, elle n'a jamais répondu aux convocations et affirme qu'elle ne les indemnisera pas. Malgré ces injustices flagrantes, les autorités compétentes semblent ne pas s'en préoccuper, soulevant des soupçons de complicité dans cette affaire.
Cette tragédie met en lumière l'impunité qui règne dans certaines affaires immobilières à Douala, où les droits des locataires sont bafoués au mépris de la justice.