Madagascar: Université d'Antananarivo - Vers un pourrissement de la situation

Une guerre d'usure. C'est ainsi que pourrait être interprétée la tension qui oppose le SECES section Antananarivo et les autorités gouvernementales à propos des revendications de ce syndicat des enseignants chercheurs et chercheurs enseignants, toujours non satisfaites.

Alors que les cours ont bel et bien repris et que des examens ont bel et bien pu avoir lieu dans certains départements de l'université d'Antananarivo, la situation n'est pas encore prête de se dénouer pour autant, si l'on en juge par la position du Syndicat des enseignants chercheurs et chercheurs enseignants de l'enseignement supérieur (SECES) qui ne lâche pas l'affaire, et par la position du camp gouvernemental qui ne semble pas vouloir donner suite aux revendications émises par le syndicat.

C'est donc vers un pourrissement de la situation que pourrait s'acheminer ce remous qui a débuté il y a maintenant trois mois, avec l'arrêt des activités pédagogiques et de recherche à l'Université d'Antananarivo et dans les centres nationaux de recherche. Ce qui a pour conséquence le grand retard pris sur le calendrier de l'année universitaire 2022-2023.

Deux options

A l'issue de son assemblée générale qui a eu lieu avant-hier, 27 septembre, le SECES a réaffirmé sa décision de maintenir son mouvement, et a prévu de tenir une nouvelle assemblée générale, le 29 septembre, en vue de la reprise des activités pédagogiques dans la mesure où son cas serait considéré lors du conseil des ministres du mercredi 27 septembre. Dans le cas contraire, l'assemblée générale se tiendra le lundi 2 octobre, avec à l'ordre du jour le renforcement du mouvement du syndicat.

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Comme le dernier conseil des ministres d'avant-hier n'a fait aucune mention du chapitre des enseignants chercheurs, ce sera sans doute la seconde option qui serait prise en compte par le syndicat. Celui-ci annonce, par ailleurs, le gel des résultats des examens, et de deux des concours ou examens d'entrée en première année.

Inégalité

A noter que des résultats d'examens ont déjà été publiés dans certains départements, à l'instar de la faculté de Médecine. Des étudiants en sociologie ont également pu effectuer leurs examens et pris connaissance des résultats, contrairement aux étudiants de la faculté des Sciences qui n'ont toujours pas pu passer les leurs. Ces étudiants dénoncent cette situation d'inégalité. La reprise effective des activités pédagogiques dans certains départements, et le maintien de l'arrêt des activités dans d'autres est vue comme une scission au sein du syndicat et une divergence de vue entre enseignants concernant la grève. Le SECES dénonce, à ce sujet, des manoeuvres visant à diviser le bloc des enseignants chercheurs afin d'affaiblir le mouvement. La situation reste ainsi à suivre.

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