Amin Maalouf a été élu hier secrétaire perpétuel de l'Académie française, succédant à Hélène Carrère d'Encausse, décédée en août. L'écrivain franco-libanais est connu pour rassembler au-delà des origines et des croyances. Il a remporté 24 voix contre 8 pour son concurrent et ami, l'écrivain Jean-Christophe Rufin.

Les 35 « immortels » ont choisi un nouveau secrétaire perpétuel : Amin Maalouf. L'écrivain franco-libanais, 74 ans, est dorénavant en charge de cette institution créée en 1634 pour défendre et promouvoir la langue française dans le monde. Parmi les tâches les plus spectaculaires figure l'édition du fameux Dictionnaire de l'Académie dont la nouvelle édition est sur le point d'être publiée.

Amin Maalouf, né le 25 février 1949 dans une famille d'enseignants à Beyrouth, lauréat du prix Goncourt en 1993 pour son roman Le Rocher de Tanios, était longtemps le seul candidat à la succession de Hélène Carrère d'Encausse. Décédée le 5 août dernier, cette dernière avait occupé le prestigieux poste depuis 1999. Le romancier libanais a fait pratiquement l'unanimité parmi les membres de l'institution et la candidature tardive de Jean-Christophe Rufin, lui aussi prix Goncourt en 2001 avec Rouge Brésil, grand admirateur et ami de Maalouf, a été interprétée comme un geste surtout symbolique.

Maalouf semble être l'incarnation idéale d'une certaine idée de la langue française capable de dépasser les frontières et rassembler au-delà des origines et des croyances. En parallèle au journalisme, il se consacre rapidement aussi à l'écriture de livres.

Membre de l'Académie française depuis 2011, Amin Maalouf s'est toujours engagé dans les affaires courantes de l'institution. Aujourd'hui, plusieurs réformes et changements sont très attendus. Sera-t-il capable de féminiser la composition de l'Académie française ? Actuellement, il y a seulement sept femmes parmi les 28 hommes.