Afrique de l'Est: Présidentielle à Madagascar - Bruxelles et Washington restent 'vigilants'

L'Union européenne et les Etats-Unis ont déclaré suivre avec "la plus grande vigilance" la préparation de l'élection présidentielle prévue début novembre à Madagascar, une semaine après que dix des 13 candidats au scrutin ont dénoncé un "coup d'Etat institutionnel" en cours dans le pays.

Les Malgaches se rendent aux urnes le 9 novembre pour choisir leur prochain président et leurs gouverneurs. Les préparatifs sur la grande île se déroulent dans un climat tendu. Treize candidats sont en lice, dont le président sortant Andry Rajoelina. "Les présents signataires, partenaires internationaux de Madagascar, suivent avec la plus grande vigilance les derniers développements relatifs à la préparation de l'élection présidentielle", écrivent dans un communiqué commun l'UE, la représentation de l'Organisation internationale de la francophonie pour l'océan Indien et les ambassades des Etats-Unis, de France, d'Allemagne, de Suisse, du Royaume-Uni et du Japon.

"La confiance dans ce processus est un élément fondamental pour l'acceptation par tous du résultat du scrutin et pour garantir la stabilité de Madagascar", soulignent les signataires, appelant à un scrutin "transparent, fiable, inclusif et apaisé". Il y a deux semaines, dix candidats au scrutin, dans l'opposition, avaient dénoncé "un coup d'Etat institutionnel" orchestré selon eux par Andry Rajoelina, après une série de décisions de justice qui favoriserait le président sortant en vue de l'élection.

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Le 9 septembre, conformément à la Constitution en période électorale, Andry Rajoelina a cessé d'exercer le pouvoir. L'intérim devrait normalement être assuré par le président du Sénat, mais celui-ci a refusé, invoquant des "raisons personnelles". La Haute cour constitutionnelle a nommé un "gouvernement collégial" dirigé par le Premier ministre, Christian Ntsay, un proche du chef de l'Etat, une décision prise, selon elle, pour éviter une vacance du pouvoir exécutif.

Le même jour, la HCC a rejeté trois recours déposés par des partis d'opposition réclamant l'invalidation de la candidature d'Andry Rajoelina "pour défaut de nationalité malgache", suite à des informations divulguées dans la presse dévoilant que le président a fait sa naturalisation française en catimini en 2014. Ce qui a déclenché une polémique dans le pays. Les requérants, jugés irrecevables par la Haute cour, affirmaient que, selon le code de la nationalité malgache, Andry Rajoelina, devenu Français, avait perdu sa nationalité malgache et ne peut dès lors ni se présenter à une élection, encore moins diriger le pays.

La désignation d'un gouvernement collégial avec le Premier ministre à sa tête et le rejet des trois recours ont suscité la colère de dix des 13 candidats à la présidentielle, qui ont dénoncé dans un communiqué commun le 12 septembre "un véritable coup d'Etat institutionnel dans le but de mettre le Premier ministre aux commandes de l'Etat pendant la période électorale présidentielle afin d'en manipuler les résultats au profit de leur candidat". La semaine dernière, 40 organisations de la société civile malgache ont demandé à la HCC, dans un communiqué, de "revenir sur sa décision" et de nommer à la tête du gouvernement collégial le président du Sénat, appelé pour sa part à "prendre ses responsabilités".

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