Les Etats-Unis d'Amérique pensent que la communauté Internationale doit faire en sorte que le départ de la MONUSCO ne vienne pas exacerber une crise humanitaire déjà grave.
Le représentant des Etats-Unis au Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé cette position, jeudi 28 septembre, lors de la séance de cette haute instance onusienne consacrée sur la situation de la République Démocratique du Congo.
Les Etats-Unis proposent au Conseil de sécurité d'engager un dialogue avec les autorités congolaises pour l'efficacité de la MONUSCO. Mais ils insistent sur le fait que « les choses doivent être claires car la mission seule ne peut résoudre le problème de l'insécurité dans l'Est du pays ».
L'avis des Etats-Unis est partagé par le Brésil qui redoute que le retrait de la mission onusienne « ne puisse créer des vides de sécurité et de luttes de pouvoir pouvant engendrer des violences et des atteintes aux droits de l'Homme ».
« Un départ précipité des Casques bleus pourrait entraîner des conséquences néfastes pour des milliers des personnes déplacées internes. La présence de la MONUSCO constitue le seul rempart aussi faible qu'il soit contre les violences et les abus des groupes armés », a rétorqué pour sa part la Suisse.
Quant à la Chine et la Russie, elles appellent le Conseil de sécurité à « prendre en compte la demande de Kinshasa mais en s'inspirant des considérations rationnelles de tenir compte de la situation sur le terrain et d'agir de manière graduelle et responsable ».
La France, elle, a émis le souhait de voir le Conseil de sécurité prendre « pleinement en compte les demandes concrètes et réalistes des autorités congolaises », relatives au retrait accéléré de la MONUSCO.
Dans son discours, mercredi 20 septembre, à la 78e Assemblée générale de l'ONU, à New York (USA), le Président de la RDC, Félix Tshisekedi, a appelé au retrait accéléré de la MONUSCO de son pays.
Il a estimé que plus de 20 ans après l'arrivée de la mission onusienne, il était temps qu'elle se retire pour permettre à la RDC de devenir l'acteur de sa propre stabilité.
La position de la RDC a été réitérée par son ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, jeudi 28 septembre, devant le Conseil de sécurité.
Mais il a précisé auprès des membres du Conseil :
« Je voudrais insister, mesdames et messieurs, les membres du Conseil qu'on ne doit pas confondre accélération avec précipitation. Non ».