Madagascar: Échaffourées à Mahamasina - Le collectif des candidats pose un ultimatum à l'État

Le climat politique devient de plus en plus étouffant surtout avec le collectif des candidats qui a emmené des partisans aux alentours du Palais des sports, hier. Ce qui a provoqué des perturbations en centre-ville.

Après que la préfecture d'Antananarivo ait débouté la demande d'autorisation du collectif des candidats dans leur projet de faire un rassemblement populaire au Palais des sports Mahamasina, hier, ils sont quand même venus sur les lieux, mais se sont vus interdire l'entrée de l'enceinte par les Forces de l'ordre. Les candidats sont venus avec plusieurs de leurs partisans, ce qui a causé des perturbations de la circulation entre Mahamasina et Analakely durant quelques heures. Après quelques minutes d'échauffourées des candidats et de leurs partisans avec les Forces de l'ordre, le collectif des candidats, par le biais de Andry Raobelina, a fait une déclaration immédiate comme si les évènements ont déjà été préparés à l'avance. Ils ont sommé de descendre dans la rue du 13 mai dès lundi si leurs demandes ne sont pas satisfaites au plus tard dimanche.

À noter qu'ils demandent la disqualification du candidat numéro trois de la course à la magistrature suprême, la création d'une Cour électorale spéciale pour suppléer la HCC qu'ils ne jugent pas fiable, la restructuration de la Ceni pour avoir plus de transparence, et ils n'acceptent pas non plus le fait que le gouvernement collégial exerce les fonctions de chef d'État par intérim. Par contre, le collectif se dit prêt à faire les efforts pour trouver un terrain d'entente en vue d'un compromis politique. « Si aucun accord n'est trouvé ce week-end, on se donne rendez-vous sur la place du 13 mai dès lundi prochain », déclare le président du parti « Anjomara sy rivo-baovao » (ARB) à l'extérieur du Palais des sports.

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Préméditation

Au moment des négociations entre Forces de l'ordre et candidats, entouré d'une foule du côté de Gerb'or, Hajo Andrianainarivelo a expliqué aux chefs des gendarmes sur place qu'ils sont là pour déposer une demande auprès des responsables du palais, mais ils n'ont jamais pu entrer dans l'enceinte. La manifestation d'hier était prévisible du moment que TAFITA a publié le communiqué disant qu'aucune demande au nom du collectif des candidats n'est enregistré et que le préfet n'a pas donné son aval pour l'évènement prévu par les onze candidats. Avec l'arrivée des émissaires des Nations unies en mission électorale au pays, les actes d'hier sont aussi, d'un côté, adressé aux missionnaires internationaux afin qu'ils réagissent. Cependant, dans l'éventualité d'une réponse positive à leurs demandes, il serait difficile de pouvoir organiser l'élection à la date prévue avec toutes les réformes demandées par le collectif des candidats.

Mais malgré leurs demandes, les onze candidats déclarent tous vouloir passer par les urnes. L'opinion ne se retrouve plus dans les discours de ces candidats qui, parfois, se contredisent. Après la déclaration, les candidats ont regagné leurs voitures et ont roulé tranquillement vers Analakely, entourés de quelques centaines d'individus et se sont arrêtés après avoir traversé le tunnel d'Ambohidahy pour donner des consignes à leurs partisans que c'est fini et qu'il faut maintenant attendre l'issue. Puis, la foule a commencé à se disperser. Entre temps, les Forces de l'ordre ont érigé un barrage entre l'escalier d'Antaninarenina et le « Tahala Rarihasina » pour stopper une éventuelle foule qui voudrait aller immédiatement au 13 mai. Chose qui n'est pas arrivée, mais a quand même provoqué la fuite des commerçants des alentours. Après plus de deux heures de perturbation, la circulation est enfin revenue à la normale et le barrage est tombé.

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