Accusés de trafic transnational de drogue à haut risque, cinq ressortissants mauriciens ont été condamnés à cinq ans de travaux forcés par la Cour criminelle ordinaire, jeudi.
Beerbul Yash, Richenzo Benzy Bontemps, Louis Hemsley Lim Sik Fang et Jean Anuel Anthony Rosette poursuivis en justice à Madagascar pour trafic transnational de drogue à haut risque. Ils ont été jugés lors de la dernière session de la Cour criminelle ordinaire, dans la salle 5 du Palais de Justice, à Anosy, jeudi. Ces Mauriciens et leur coaccusé, un métis mauricien-malgache, résident et propriétaire d'un restaurant à Antsiranana, ont été condamnés à cinq ans de travaux forcés.
Ils ont été acquittés au bénéfice du doute par rapport aux autres chefs d'inculpation, à savoir : entrée illégale sur le territoire malgache, facilitation d'immigration des personnes non-ressortissantes et non-résidentes à Madagascar pour le restaurateur, et finalement, participation à la commission du crime tout en étant en connaissance de cause. Tous les cinq ont plaidé non coupables quand le juge, assisté par ses assesseurs, a commencé à les interroger. L'assistance a du mal à comprendre leurs arguments. Ils s'expriment à mi-voix. Deux baffles existent sur les deux côtés de la salle, sur les murs, mais pas de micro.
Panne
L'avocat général n'arrive pas à percevoir ce que les accusés étaient en train d'avancer. « Là, vous m'entendez ? », leur demande le procureur. « Oui », répondent-ils. « Alors, faites-moi entendre ce que vous racontez! Parlez fort !», dit le représentant du ministère public. Les Mauriciens ont soutenu qu'ils ne se sont pas livrés à un trafic de drogue en haute mer. Ils sont allés pêcher avant de connaître une avarie de moteur en février 2023. Leur bateau est parti à la dérive.
La mer les a ballotés pendant huit jours, sans manger ni boire. Leur avocat a essayé de résumer ce qui s'est passé. D'après lui, les Mauriciens ont quitté Grand-Baie. Leur navire « Sea fishing sport » semble déjà plus vieux. Un d'eux, le skipper, a été payé avec une somme que sa défense trouve insignifiante. Il pense que, s'il s'agissait réellement d'un trafic de drogue, le capitaine aurait dû percevoir un montant un peu plus gros. « Et en plus, ce sont eux-mêmes qui ont appelé les garde-côtes lors de leur panne. Ils ont été sauvés par un cargo libérien, puis, récupérés par les garde-côtes et soignés à Antsiranana », assène-t-il.
Leur rapatriement avait déjà été prévu quand un mandat de dépôt a soudainement été prononcé à leur encontre, suite aux fortes suspicions de trafic de drogue. Pour le cas d'Anthony Rosette, un procès lié à la drogue et à l'argent l'attend encore à Maurice. Le propriétaire du restaurant, quant à lui, s'est justifié qu'il a seulement été appelé par la police à aider les Mauriciens. À l'en croire, ils ne se connaissent pas. « C'était purement une action humanitaire que j'ai fait pour eux », souligne-t-il en voulant dire qu'il n'y est absolument pour rien.