Tunisie: Le comité de défense de détenus politiques demande l'audition de diplomates occidentaux

La justice tunisienne devrait se prononcer prochainement sur la pertinence ou non de convoquer huit diplomates occidentaux pour défendre les opposants politiques à Kaïs Saïed dans l'affaire du complot contre l'État. Depuis février, une cinquantaine d'opposants politiques au président tunisien sont en prison et risquent la peine de mort.

C'est un coup de poker que tente la défense avec la demande d'audition de huit diplomates occidentaux, dans l'affaire du complot contre l'État. Les avocats de la cinquantaine d'opposants politiques au président Kaïs Saïed, actuellement emprisonnés et menacés de peine de mort pour fomentation de coup d'État avec des puissances étrangères, veulent convoquer huit diplomates occidentaux. Parmi lesquels deux anciens ambassadeurs français, dont Olivier Poivre d'Arvor.

Le comité de défense des prisonniers politique rappelle que l'accusation du parquet repose sur peu de choses. Selon eux, essentiellement sur la base de réunions et d'échanges par messageries électroniques entre les opposants et des responsables des ambassades des États-Unis, de la France, de l'Italie, de l'Espagne et de l'Union européenne.

La défense souhaite donc que les diplomates en question viennent expliquer devant la justice que ces réunions se sont déroulées dans le cadre normal du travail des ambassades, qui est de rencontrer toutes les figures politiques du pays hôte.

Il s'agit surtout de mettre la pression sur ces pays occidentaux, jusqu'ici plutôt silencieux sur les dérives autocratiques du président Kaïs Saïed dénoncées par de nombreuses ONG. Contactées, les ambassades concernées se sont refusées à tout commentaire.

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La justice tunisienne devrait se prononcer prochainement sur la pertinence, ou non, de la convocation des diplomates.

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Grèves de la faim parmi les prisonniers

Au printemps, le ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, avait déminé une potentielle crise diplomatique, en assurant que ces diplomates n'étaient absolument pas mis en cause. Ces émissaires ont pour la plupart quitté le pays depuis. Le parquet continue pourtant de poursuivre les détenus sur la base de ces rencontres, qui auraient eu pour but de renverser le président tunisien.

Pour rappel, les deux principaux détenus, Jawhar Ben Mbarek représentant de la gauche, et Rached Ghannouchi, le dirigeant du parti islamiste Ennahdha, ont entamé une grève de la faim depuis le 26 et 29 septembre pour dénoncer les raisons iniques de leurs incarcérations.

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