La succession de Ni John Fru Ndi à la tête du Social Democratic Front (SDF) se révèle être une épreuve complexe et en évolution constante. Trois mois après le décès du légendaire Chairman, les spéculations autour du prochain président du parti de l'opposition sont à leur apogée, à quelques semaines seulement du congrès annoncé.
D'après les informations actuellement disponibles, trois candidats se sont déjà manifestés pour briguer la présidence nationale du SDF. Shewa David, coordinateur départemental du SDF dans le Donga Mantung (région du Nord-Ouest), et Ndenge Godden Zama, président de la circonscription électorale de Limbe I (région du Sud-Ouest), ont publiquement annoncé leur candidature. Quant à Joshua Osih, l'actuel premier vice-président national du parti, des sources indiquent qu'il a versé une caution non remboursable de 7 millions de FCFA, ce qui laisse présager sa volonté de se présenter à la présidence nationale.
De nombreux cadres importants du parti ont également exprimé leur intérêt pour d'autres postes au sein de l'exécutif du SDF. Le processus électoral est au coeur des discussions au sein du parti, certains cadres anonymes suspectant Joshua Osih de vouloir imposer un système de scrutin de liste lors du prochain congrès.
Le scrutin de liste impliquerait que les élections n'opposeraient pas directement deux ou plusieurs candidats à un même poste, mais plutôt des listes de candidats. Cette approche pourrait favoriser Joshua Osih, qui pourrait s'appuyer sur le capital de sympathie d'autres membres de sa liste pour obtenir un maximum de votes. Il serait également difficile pour d'autres dirigeants du parti d'apporter leur soutien à un candidat alternatif.
Actuellement, les statuts du parti ne prévoient pas le scrutin de liste, mais il semblerait que Joshua Osih et ses partisans envisagent de convoquer un congrès extraordinaire pour l'introduire, ainsi que d'autres modifications constitutionnelles qui pourraient renforcer sa position.
Par ailleurs, il semblerait que la hiérarchie du parti penche désormais davantage pour le consensus plutôt que pour des élections. Cela a été observé lors des réorganisations régionales dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où le consensus a été privilégié pour pourvoir les postes clés. Cette approche n'est cependant pas du goût de tous, certains estimant qu'elle pourrait étouffer les ambitions politiques au sein du parti.
Le SDF, en tant que principal parti de l'opposition, cherche à retrouver sa pertinence et à se réinventer pour mobiliser un nouvel électorat. Le prochain congrès sera crucial pour déterminer le nouveau leadership du parti et sa direction future dans le paysage politique camerounais.