Depuis le renversement d'Ali Bongo Ondimba le 30 août, une grande partie de la population rêve d'un Gabon nouveau.
Paiement des retraites ou encore gratuité des frais scolaire : un mois après la prise du pouvoir par les militaires, les autorités gabonaises de transition essayent tant bien que mal d'honorer certaines de leurs promesses.
Chérila, 24 ans, est une vendeuse ambulante de vêtements tout en faisant des études en biologie médicale. Dans une ruelle du centre-ville de Libreville, entre deux clients, elle fait part à la DW de son optimisme. "Je trouve les initiatives de la nouvelle transition très bonne, très bénéfique pour le peuple. C'est vraiment comme une sorte de guérison et de restauration dont le peuple avait vraiment besoin", se félicite-t-elle.
Sylvia Bongo devant la justice
Depuis le coup d'Etat militaire, plusieurs haut-représentants de l'ancien pouvoir du président Ali Bongo ont été interpellés.
L'ex-première dame Sylvia Bongo Ondimba a comparu ce jeudi (28.09) devant le juge d'instruction qui l'a inculpé de blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux.
"Je trouve très égoïste l'attitude de ces anciens dirigeants, car leurs oeuvres sont sans pitié. Avoir le coeur de prendre tant d'argent en laissant le peuple en souffrance, franchement c'est être très égoïste. Tout ce que j'espère c'est que la justice fera son travail", lance Chérila.
Dialogue national
Le général putschiste et président de la transition Brice Oligui Nguema a multiplié les promesses en faveur "des plus pauvres", des retraités et des malades qui ne touchent pas leur dû, des jeunes dont un sur trois est au chômage selon l'ONU. Mais elles ont créé un appel d'air dans lequel se sont engouffrés fonctionnaires et salariés de nombreux secteurs qui multiplient grèves et blocages pour réclamer leur dû au plus vite.Le Premier ministre civil, Raymond Ndong Sima, n'a pu que les exhorter "à la patience" ce jeudi (28.09).
Il a annoncé que dans le cadre du dialogue national, chaque Gabonais devra se contenter d'envoyer une contribution écrite.
Cette initiative n'a pas toujours été bien reçue par la population, Mais pour Chérila, "l'initiative du Premier ministre va permettre pour une fois, après de nombreuses années, au peuple de décider de ce qu'il veut."
Malgré tout, les Gabonais dressent pour l'instant un bilan mitigé et prudent des premières décisions des autorités militaires.