Les patients souffrant d'insuffisance rénale risquent de payer plus cher leurs soins. Le plus grand hôpital public du pays a déclaré le 26 septembre son intention d'augmenter les tarifs de la dialyse de 100%. Une décision justifiée, selon l'hôpital universitaire de Korle-Bu à Accra, la capitale, par l'augmentation des coûts opérationnels et la fin des subventions de l'État. Une décision polémique et qui inquiète.
Au lieu de payer 380 cédis ou 30 euros la séance de dialyse, les patients au Ghana pourraient désormais dépenser jusqu'à 800 cédis, soit 65 euros. Une décision « illégale », estime le ministère de la santé. D'autant plus que l'hôpital universitaire de Korle-Bu, n'avait pas informé le gouvernement. Le ministère a convoqué vendredi la direction de l'hôpital pour « s'expliquer » sur cette hausse de prix.
En cause : des frais portuaires élevés, l'augmentation des taxes à l'importation, et surtout la suppression des subventions de l'État, s'est défendu un porte-parole de l'établissement.... Une situation qui menaçait même la pérennité du centre de dialyse, d'après lui.
L'hôpital a déclaré qu'il ne tirerait pas de bénéfices en raison de cette augmentation, mais que la hausse des tarifs lui permettrait de continuer à fournir un service de qualité.
Il n'empêche. Cette annonce inquiète les patients ghanéens qui ont déjà du mal à aborder les tarifs actuels. Le coût élevé des traitements par dialyse a été pointé du doigt lors de récentes manifestations contre la vie chère. Un manifestant a déploré la perte de vie d'un proche en raison de son incapacité à assumer les frais de traitement.
Au Ghana, 1 200 patients se rendent régulièrement dans un centre de dialyse. La dialyse filtre les déchets contenus dans l'organisme, permettant aux patients de conserver une vie à peu près normale.