Gabon: Les magistrats reprennent le travail après neuf mois de grève

Palais de justice de Libreville (photo d'archives)

Au Gabon, les magistrats reprennent le travail ce lundi 2 octobre après neuf mois de grève. Ils ont décidé de suspendre le mouvement pour trois mois. Objectif : laisser une chance aux nouvelles autorités du pays de se pencher sur leur statut, notamment leur rémunération et leurs conditions de travail, à l'origine du mécontentement. Explications.

Au Gabon, reprise dès ce 2 octobre 2023 des audiences dans les tribunaux du pays après neuf mois de grève des magistrats. Le 29 septembre, au terme d'une Assemblée générale, les magistrats ont, à l'unanimité, décidé de suspendre leur mouvement pour trois mois.

Le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamg), à l'origine de cette longue grève, dit vouloir accorder un délai de grâce aux autorités de la transition appelées à promulguer le statut particulier des magistrats, notamment la rémunération et les conditions de travail à l'origine de la grève.

« Les collègues ont demandé que nous fassions confiance au nouveau régime »

Germain Nguema Ella, président du Synamg, a acquis le petit surnom de « Monsieur Niet ». Son syndicat et lui ont toujours rejeté les appels à la reprise du travail. Une audience, la semaine dernière avec le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a permis aux magistrats de mettre de l'eau dans leur vin.

Germain Nguema Ella explique : « Normalement, le régime sortant, on les connaissait très bien, et ils ne bénéficiaient pas, comme le nouveau régime, d'un peu de doute. Et les collègues ont demandé que nous leur fassions confiance. Et cette confiance a entraîné la suspension du mouvement pour trois mois. »

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Pour mettre fin à la grève, les magistrats exigent la promulgation de leur statut particulier : « Dans ce texte, vous avez les conditions de travail, de vie, et en plus, l'organisation même de la justice, parce que vous imaginez, les magistrats gabonais sont les magistrats les plus mal payés de la sous-région. »

La grève a lourdement pénalisé les justiciables. Me Aimery Bhongo-Mavoungou, avocat au barreau de Libreville, le déplore aussi : « Cette paralysie, au-delà d'affecter les avocats que nous sommes, le justiciable en a le plus souffert, parce que c'est lui qui a besoin d'une justice. »

Les magistrats présentent leurs excuses aux usagers et promettent de travailler sans relâche pour liquider les dossiers en souffrance.

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