Tunisie: Célébration de la journée internationale des personnes âgées - N'oublions pas nos aînés

1 Octobre 2023

Oui, ils sont vieux, mais on a toujours besoin d'eux, de leur sagesse, de ce qu'ils ont à dire d'intéressant, de cette expérience de vie féconde et basée sur l'apprentissage par le vécu.

Mais il faut garder à l'esprit que nos aînés sont des personnes qui, malgré l'âge, continuent à vivre, à désirer et à vouloir être heureux et entourés de leurs enfants.

C'est pourquoi cette journée est une occasion propice pour focaliser le halo des projecteurs sur cette catégorie de personne qui finissent mal leur vie en Tunisie.

Les personnes âgées sont nos aînés. Ils nous ont donné la vie, nous ont accompagnés à faire nos premiers pas, à prononcer nos premiers mots, à faire nos études, à chercher un emploi, à nous marier.

Mais un jour, ils découvrent les aléas de la vieillesse.

Quand les maladies chroniques et les pathologies liées à leur âge avancé commencent à affecter leurs facultés physiques et mentales, ils deviennent dépendants et ont besoin d'assistance.

C'est à ce moment précis qu'ils deviennent « un fardeau » pour la famille.

La gériatrie marginalisée

La spécialité de gériatrie est marginalisée en Tunisie et connaît plusieurs difficultés concernant notamment la prise en charge des personnes âgées, selon des gérontologues participant vendredi aux 2es Rencontres tunisiennes de gériatrie organisées par la Société tunisienne de gériatrie et de gérontologie (Stgg) sur le thème «Fragilité de la personne âgée».

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La présidente de la Stgg, Imen Ksontini, a indiqué que la Tunisie connaît un vieillissement de sa population avec 11,4 % de personnes âgées de plus de 60 ans qui devrait atteindre 18% en 2030, appelant à la nécessité d'améliorer la qualité de la prise en charge des personnes âgées et de traiter ce dossier en priorité.

De son côté, Dr Maha Ben Maalem Hachicha, secrétaire générale de la Stgg, a indiqué dans une déclaration à la TAP, en marge de ces deuxièmes rencontres de gériatrie qui se poursuivent durant deux jours, que la gériatrie n'est pas enseignée comme une spécialité à part entière en Tunisie car il s'agit d'une simple formation dispensée aux médecins quelle que soit leur spécialité.

Elle a signalé l'absence de services de gériatrie dans les hôpitaux publics et les cliniques privées malgré les spécificités de la prise en charge des personnes âgées qui nécessite des équipements adaptés à leur fragilité physique et sanitaire.

Dr Hachicha a déploré l'insuffisance du personnel paramédical qualifié et formé dans ce domaine, la non-publication des textes réglementant les conditions d'hospitalisation des personnes âgées à domicile, privant cette catégorie de personnes de la couverture sociale et de la prise en charge des frais d'hospitalisation par la Cnam.

Par ailleurs, le gériatre Nizar Ktari a critiqué l'absence d'un carnet de vaccin pour les personnes âgées et le non-renouvellement de la vaccination d'une façon périodique contre un certain nombre de maladies, ce qui les expose, a-t-il dit, à un risque de rechute pouvant même provoquer la mort.

Dans ce contexte, il a souligné la nécessité de diffuser la culture de «la vieillesse réussie» en Tunisie de manière à ce que les personnes adultes se préparent dès l'âge de 50 ans au moins à pratiquer une activité sportive, à adopter une bonne hygiène alimentaire et à effectuer des bilans périodiques.

Ce que dit l'étude

Présidant une rencontre tenue hier au siège du ministère, pour présenter les résultats d'une étude sur la réalité des établissements publics et privés d'hébergement pour personnes âgées et les caractéristiques de leurs résidents, la ministre de la Famille, de la Femme, de l'Enfance et des Personnes âgées, Amal Belhaj Moussa, a souligné que la Tunisie, qui célèbre aujourd'hui la Journée internationale des personnes âgées, tient à garantir la protection de cette catégorie à travers la mise en oeuvre des mécanismes nécessaires et la mobilisation de fonds pour permettre aux personnes du troisième âge de jouir d'une vie décente.

Elle a, à cet égard, rappelé qu'un budget annuel de 15 millions de dinars est réservé au financement des programmes de protection des personnes âgées, outre la création de 9 établissements pour personnes âgées et le renforcement de l'accueil familial.

La ministre a rappelé que le nombre de personnes âgées placées dans des familles d'accueil s'élève, actuellement, à 275 personnes contre 117 en 1996 et que la subvention accordée aux familles d'accueil est passée de 200 à 350 dinars par mois.

Elle a, également, rappelé le lancement du numéro vert 1833 pour recueillir les signalements relatifs aux personnes âgées.

Selon les résultats de l'étude sur la réalité des établissements publics et privés d'hébergement pour personnes âgées et les caractéristiques de leurs résidents, les pensionnaires sont, globalement, satisfaits des prestations fournies.

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