A l'instar du gouvernement collégial, qui exerce les fonctions de chef de l'Etat par intérim, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) fait office, à titre transitoire, d'Autorité Nationale de Régulation de Communication Médiatisée, à la grande différence que la CENI exerce la plénitude des attributions conférées à l'ANRCM.
Test grandeur nature pour la CENI
C'est le provisoire qui dure. Si cela relevait de sa compétence, la Haute Cour Constitutionnelle aurait rendu une Décision portant constatation de la vacance de l'ANRCM et désignation de la CENI pour exercer l'intérim de ladite Autorité qui n'a pu être mise en place en 5 ans. Comme en 2018, la CENI - autrement composée aujourd'hui - aura la responsabilité de la régulation des médias pour la présidentielle de 2023, tel qu'il est prévu dans les dispositions transitoires de la loi organique relative au régime général des élections et des référendums.
A compter de la publication de la liste officielle des candidats, c'est-à-dire depuis le 07 septembre dernier, jusqu'à l'ouverture de la campagne électorale officielle, soit le 10 octobre prochain, « l'ANRCM ( la CENI dans le cas d'espèce) garantit le droit d'accès à tous les services de radiodiffusion et de télévision, publics et privés, pour tous les candidats (...) et leurs soutiens, dans le respect du principe du caractère pluraliste de l'expression des courants de pensée et d'opinions politiques ».
L'article 110 de la loi organique de 2018 d'ajouter que « durant cette période, tous les services de radiodiffusion et de télévision, aussi bien publics que privés, veillent à ce que les candidats (...) et leurs soutiens bénéficient d'une présentation et d'un accès équitables à l'antenne dans des conditions de programmation comparable. Le principe d'équité doit être respecté à la fois pour le temps de parole et pour le temps d'antenne ».
Les émissions radiotélévisées d'hier soir - sans les chaînes publiques - constituaient un test grandeur nature pour la CENI pour qui, il n'était pas évident de comptabiliser les temps de parole respectifs du candidat numéro 3 et du Collectif des candidats, même si « le principe de l'équité des temps d'antenne ne s'applique pas aux émissions véhiculant des lignes éditoriales ». On l'a vu et entendu au cours du duel verbal à distance d'hier soir qui présageait du face-à-face sur le terrain ce jour.