Madagascar: ANDRY RAJOELINA - « Pas question d'accord politique »

Andry Rajoelina sort de son silence et s'exprime sur le climat politique qui devient de plus en plus pesant pour la population.

Il a également répondu au collectif des candidats.

Laissons le peuple faire son choix et élire son président pour les cinq ans à venir. »

Ce sont les mots de Andry Rajoelina, le président sortant, qui a tenu hier soir une déclaration diffusée sur quelques chaines de télévision pour donner son avis sur la conjoncture politique actuelle.

« Il y a un temps pour se taire et un temps pour donner son avis », lance-t-il. Et lui de préciser qu' « il est vrai que Madagascar est un pays de démocratie, mais il existe tout de même des limites à la liberté d'expression ».

Le candidat numéro 3 se dit aussi étonné du fait que le collectif des candidats demande la création d'une Cour électorale spéciale pour suppléer la Haute Cour Constitutionnelle et la refondation de la Commission électorale nationale indépendante.

Alors que d'un autre côté, les candidats qui composent le collectif demandent, à tort ou à raison, l'application stricte de la Loi fondamentale.

Andry Rajoelina reprend le contenu du communiqué des missionnaires des Nations unies qui suivent les avancées réalisées dans le processus électoral pour dire qu'aucune question d'accord politique extraconstitutionnel n'est envisageable et qu'aucune voie ne doit mener le pays dans un régime transitoire qui ne fera qu'empirer la situation politique et socio-économique du pays.

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Pour bien l'illustrer, le patron du TGV prend exemple sur la crise socio-politique de 2002 qui a vu baisser considérablement la croissance économique de la Grande île.

Vers la fin de son allocution, il lance un appel au calme à destination de la population afin de ne pas se laisser entraîner par une dizaine de politiciens qui ne s'intéressent point à son sort et, enfin, à avoir l'esprit de préservation des biens communs.

Discordes

« Il n'y a pas de crise, il existe seulement des actes de déstabilisation perpétrés par quelques personnes « , soutient Andry Rajoelina, dans son discours.

La soirée d'hier est marquée par deux déclarations émanant, d'un côté, du collectif des onze candidats et, de l'autre, du candidat Andry Rajoelina.

Ce dernier, dans son discours, envoie quelques pics aux onze candidats du collectif en disant que certains d'entre eux n'ont pas la volonté réelle de briguer un mandat présidentiel mais cherchent juste des accords pour accéder à des postes-clés.

Le patron des Oranges se félicite aussi d'avoir des partisans bien plus nombreux que ses adversaires et se dit être un bâtisseur au contraire de certains qui, selon lui, veulent démolir ce dont le régime actuel s'est efforcé de construire.

Il rappelle aussi qu'il n'est pas possible de changer la HCC et la Ceni, vu que les fonctions de ces entités sont établies par la Constitution.

Andry Rajoelina déplore aussi le manque de patriotisme de ses adversaires car, d'après lui, si ces derniers avaient une once d'amour pour Madagascar, ils ne devraient pas créer des situations de crise dans le pays.

La priorité des politiciens devrait être la préservation de l'unité nationale en laissant le peuple choisir paisiblement.

Il remercie les militaires pour les efforts qu'ils ont accomplis pour la sécurité nationale et les chefs d'Eglises pour les séances de prière journalières pour la paix du pays.

Il fustige quand même le Conseil oecuménique des Églises chrétiennes (FFKM) en disant de laisser la politique aux politiciens et de se concentrer sur l'éducation citoyenne dans la religion.

Il n'oublie pas, enfin, de rappeler l'obligation pour tout le monde de se conformer aux lois et textes en vigueur en respectant les décisions des cours et tribunaux.

La journée d'aujourd'hui pourrait être le début d'une longue série de manifestations si on en croit les dires des membres du collectif des candidats, mais les forces de l'ordre se disent prêts et comptent prendre les mesures nécessaires pour préserver l'ordre public surtout que l'évènement n'a jamais eu d'autorisation préalable.

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