Habitants des villes et des campagnes
Comme chaque année depuis 1985, telle qu'instituée par l'Assemblée générale des Nations Unies, le monde entier célèbre la Journée mondiale de l'habitat, le premier lundi du mois d'octobre. Elle constitue une occasion pour l'ensemble des acteurs de réfléchir sur l'état de nos villes, de rappeler le droit de tous à un logement décent, aux services urbains de base et aux opportunités sociales et économiques, mais aussi et surtout sur la responsabilité collective et individuelle de nous, décideurs et des citoyens, en vue de façonner au mieux, l'avenir de nos centres urbains et ruraux.
Cette année, la 39ème Journée mondiale de l'habitat est célébrée sous le thème « Économies urbaines résilientes. Les villes, moteurs de croissance et de reprise ». Ce thème est évocateur du rôle que jouent ou doivent jouer nos villes en tant que facteurs de développement des pays du monde entier. Il offre donc l'occasion aux gouvernants et la société civile ainsi qu'à toutes les parties prenantes, de mettre l'accent sur le rôle des villes dans le relèvement après les crises - qu'il s'agisse de la COVID-19, des ralentissements économiques, des conflits ou des urgences climatiques dans nos actions - et d'explorer comment nos villes peuvent mieux positionner leurs économies au profit de leurs résidents et créer de la résilience.
L'année 2023 a été particulièrement difficile pour les économies urbaines. La croissance mondiale devrait reculer à environ 2,5 %, soit le taux le plus bas depuis 2001, à l'exception de la crise de la COVID-19 en 2020 et de la crise financière de 2009. Pour soutenir la croissance et la reprise, le monde aura ainsi besoin de villes capables d'absorber, de se redresser et de se préparer aux futurs chocs économiques. Compte tenu de la contribution majeure des villes aux économies nationales, l'avenir des pays sera déterminé par la force économique des zones urbaines.
Habitants des villes et des campagnes
Pour notre pays, durement éprouvé par les crises sanitaire, sécuritaire et humanitaire, ce thème est interpellateur sur les mesures et actions à entreprendre dans nos villes et localités afin d'une part, de faire face à la crise urbaine consécutive à la crise humanitaire et d'autre part, à rendre nos villes plus résilientes dans une perspective de relèvement post crise. En effet, la crise sécuritaire que notre pays vit depuis quelques années déteint durement les socles de nos villes, avec l'afflux des populations essentiellement vers les centres urbains.
La croissance démographique urbaine spontanée accentue la pression sur le foncier urbain avec la prolifération des zones non-loties, particulièrement dans les périphéries, les services urbains de base, les ressources économiques et financières. La dynamique actuelle de redistribution forcée de la population du territoire national bouleverse par ailleurs la hiérarchie urbaine de notre pays.
Conscient que notre présent et notre avenir se jouent aussi dans les villes et au regard du contexte sécuritaire et humanitaire actuel, le Gouvernement de la Transition est porteur d'une série d'initiatives et d'actions volontaristes à visage humain, de construction et de renforcement de ses villes ; des villes où le déplacé interne, l'habitant de la zone précaire et les autres citadins jouissent du même droit qui est celui de bénéficier des opportunités qu'offre la ville à ses habitants, notamment en termes de logement et de cadre de vie digne, d'activités économiques, d'accès aux emploi, etc.
C'est dans cette optique que l'intérêt est porté sur :
La maitrise de l'occupation et de l'extension des villes à travers la planification urbaine. Il s'agit spécifiquement de revisiter les outils de planification mis à la disposition des villes à forts défis sécuritaires et plus globalement de repenser l'approche de planification mise en oeuvre jusque-là. Sur ce registre, il y a lieu de requestionner notre armature territoriale pour oser des actions audacieuses de reconfiguration territoriale, en tirant partie de l"'opportunité" qu'offre la situation actuelle. Il y va de la durabilité de notre résilience future face aux éventuels chocs exogènes post relèvement ;
Opérer un traitement d'urgence pour les villes et localités à forte prégnance de personnes déplacées internes ;
Mettre en oeuvre des projets et programmes urbains à forts impacts socio-économiques. Deux programmes majeurs dont la finalité est de créer des économies locales fortes et ainsi renforcer le rôle de moteur du développement économique de nos villes sont initiés : il s'agit du Programme de développement urbain et du Programme de restructuration des zones d'habitat spontané et d'apurement du passif.
Le Programme de restructuration des zones d'habitat spontané et d'apurement du passif qui est un programme inclusif, est mis en oeuvre par et pour nos populations autochtones et déplacés internes vivant dans des zones précaires tout en respectant les principes directeurs de bonne gouvernance, de la participation et du partenariat, de l'équité et du genre. Il s'appuie sur un mécanisme endogène de financement, en droite ligne de la vision impulsée par le Chef de l'Etat. A terme, ce Programme induira la création de plus d'un million d'emplois directs ; ce qui devra contribuer à soulager les villes avec la pression générée par la crise actuelle
Habitants des villes et des campagnes
Le logement sert à la fois d'abri et d'espace d'organisation pour réaliser les différentes activités de la vie courante ; il constitue donc un besoin fondamental du citadin. C'est pourquoi, outre les actions mentionnées, le gouvernement de la Transition, a, à travers le Plan d'Actions pour la Stabilisation et le Développement, et avec l'appui des Partenaires Techniques et Financiers, engagé de nombreux projets visant d'une part, à offrir un logement décent à des populations déplacées internes qui, en rejoignant les villes, n'ont pour seul espoir que de profiter comme des millions d'autres habitants de ce que la ville peut leur offrir comme sécurité et opportunité.
Les fondements de cette option gouvernementale pour la facilitation de l'accès au logement décent a été la conduite à son aboutissement, de la reforme sur la promotion immobilière traduite par son adoption par l'Assemblée législative de Transition, le 20 juin 2023.
C'est le lieu pour moi, de vous rappeler, chers Habitants des villes et des campagnes, chers acteurs du développement urbain, que le pouvoir de transformer nos villes réside en chacun de nous et qu'ensemble, nous avons le devoir de nous investir, chacun en ce qui le concerne, pour la construction de villes inclusives, résilientes et durables, gage d'un avenir meilleur pour tous.
Bonne Journée mondiale de l'habitat 2023 !