Madagascar: Place du 13 mai - 2 250 éléments des forces de l'ordre mobilisés face à un risque de « sakoroka »

A exactement une semaine de l'ouverture officielle de la campagne électorale, la situation politique dans la capitale est alarmante. Face à un éventuel « sakoroka », les forces de l'ordre restent sur le qui-vive.

Antananarivo retient son souffle. Depuis vendredi dernier, les provocations et les incitations en tout genre ont atteint leur paroxysme. La dégradation de la situation politique, laissant place à un risque de « sakoroka », amène les forces de l'ordre à mettre en place un dispositif spécial. Selon les informations, toutes les forces ont été consignées pour une durée indéterminée.

2 250 éléments des forces de l'ordre dont 750 par entité sont mobilisés. En effet, le Collectif des candidats est plus que jamais déterminé à investir la Place du 13 mai. « Toutes les voies et recours sont épuisés. Il est temps de descendre sur la Place du 13 mai pour se faire entendre et nous allons organiser une manifestation pacifique », a soutenu Jean Jacques Ratsietison hier.

Tracts

En tout cas, le pire est à craindre. Depuis hier, des tracts incendiaires ont été observés dans différents quartiers de Tana. L'objectif est tout simplement de mettre Antananarivo à feu et à sang. « Incitation à la haine, xénophobie, tribalisme ou tout simplement incitation à l'acte de vandalisme », ce sont surtout les contenus de ces pamphlets dont les origines restent inconnues.

Face à cette situation, les membres de l'Organe Mixte de Conception (OMC) se sont réunis afin de prendre les mesures nécessaires. « Nous faisons appel à la population d'Antananarivo à rester vigilante. Nous, au sein de l'OMC restons serein devant les différents actes de provocations venant des politiciens », ont-ils souligné tout en précisant qu' « il s'agit d'une manifestation non autorisée.

Démocratie

La Commune urbaine d'Antananarivo ne reste pas indifférente face à cette situation. Sur sa page officielle, le premier magistrat de la ville, Naina Andriantsitohaina, a également invité les Tananariviens à rester vigilants. « J'appelle la population d'Antananarivo à protéger les biens de la ville et à ne pas se laisser berner par ceux qui veulent faire de la ville le théâtre d'un trouble et des calculs politiques », a-t-il indiqué, avant d'ajouter que « le trouble et les provocations ne sont pas de la démocratie ». En tout cas, grâce aux 2 250 éléments des forces de l'ordre mobilisés, on voit mal comment le Collectif des candidats va faire pour frayer chemin jusqu'à la Place du 13 mai.

Réunions

En effet, 72 heures après l'ultimatum imposé par le Collectif des candidats, aucune réaction n'est observée de la part des autorités qui semblent camper sur leurs positions. Aucun accord politique n'a vu le jour durant ce week-end qui s'est déroulé dans un calme inquiétant. Samedi, des réunions se sont succédé dans les quartiers généraux des candidats du Collectif. Des mises au point sur les stratégies à adopter face aux dispositifs que les forces de l'ordre mettront en place. Selon des dernières informations, le Collectif des candidats sera soutenu par les Collectifs des élus et les parlementaires de l'opposition qui se regroupent déjà au sein du mouvement Angaredona.

Accord politique

Le Collectif des candidats tient fort à ses revendications qui se résument en quatre points. Il s'agit entre autres du refus de la candidature d'Andry Rajoelina, la refonte de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), la mise en place de la Cour Électorale Spéciale et d'un autre gouvernement pour l'organisation des élections. Ils réclament ainsi un « accord politique » pour débloquer la situation.

Quoi qu'il en soit, l'OMC, en l'occurrence le préfet, Angelo Ravelonarivo ne compte pas se laisser faire sauf s'il y a un revirement comme en 2018 durant lequel, le même Angelo Ravelonarivo a cédé aux demandes des 73 candidats après avoir adopté le même discours qu'il a tenu ces derniers temps.

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