Tunisie: Panorama sportif | Les chaises musicales bien installées

2 Octobre 2023

Connaissez-vous le jeu des chaises musicales ?

C'est un jeu au principe suivant: les joueurs tournent autour de chaises, placées en nombre inférieur au nombre de joueurs, pendant la durée d'une musique.

A l'arrêt de la musique, chacun se précipite vers la chaise la plus proche. Celui qui ne retrouve pas de siège est éliminé.

A l'heure où nous écrivons ces lignes, Ons Jabeur jouait la demi finale du Tournoi de Ningbo.

Nous avons relevé trois indices au moins qui révèlent cette impression que laissent les dernières prestations de notre tenniswomen.

Tout d'abord son jeu qui donne l'impression d'être plus lent que d'habitude.

Le second ne manque pas d'interpeller l'aspect technique.

Elle a moins recours à ses terribles balles à effet, à l'efficacité de sa précision dans les balles courtes qui semblent frôler le filet et ne laissent aucune chance à l'adversaire.

La troisième est relative à son état de santé. Elle a eu recours au médecin, si nos souvenirs sont bons, à trois reprises.

Que cela ait été une alternative tactique pour briser le rythme de ses adversaires ou non, cela ne nous concerne pas, cela fait partie du jeu, mais nous l'avons vue se plaindre d'une douleur au coude et se faire masser le genou.

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Cela suppose une fatigue qui touche notamment les tendons et qui est en général consécutive à un temps de récupération insuffisante.

Tous ces petits ennuis suffisent pour que l'on remette en question son staff technique et que l'on propose de le changer.

Ne discutons pas les fondements de cette question qui ne peut en aucun cas se poser alors qu'elle est en pleine campagne et qu'un changement en période de haute compétition est fatal pour des raisons évidentes et des plus logiques : il pourrait tout bouleverser et remettre en question tout un programme établi pour des objectifs bien arrêtés.

En tout état de cause, le rythme infernal auquel elle a choisi de se soumettre rend tout programme préétabli difficile à appliquer.

Dans une préparation, il y a des périodes de haute intensité et d'autres de récupération et d'ajustement en fonction des réactions sur le terrain et en dehors au niveau du travail en salle, dans un bassin ou en pleine nature et cela dépend souvent de ce qu'on vise.

Dans ces conditions, le préparateur physique et non pas l'entraîneur, est à plaindre car c'est lui qui est responsable de la préparation physique, qui détient les notes et qui met en place un ordre de marche à appliquer pour garder l'athlète, le footballeur, le tennisman en bonne condition.

Que ceux qui sont capables d'imaginer un programme à appliquer entre deux avions, sur le tarmac ou sur le tapis roulant d'un aérodrome ou dans les ascenseurs d'un hôtel se présentent.

Tous les joueurs de tennis sont dans le même cas et il n'y a que ceux qui jouent sur leur capital points qui peuvent se permettre de jongler et de s'offrir de courtes pauses pour souffler ou éviter des complications que l'on sent venir.

Ons, menacée par au moins une demi-douzaine d'adversaires qui la suivent de près, ne peut s'offrir ce luxe.

Lorsque l'on est nouveau promu

L'AS Marsa, vient de changer d'entraîneur. Ce qu'on reproche à Ben Yahia (que l'ont retrouvera peut-être incessamment dans une autre équipe pour remplacer un autre entraîneur éjecté qui trouvera lui aussi preneur), seuls ceux qui l'ont évincé connaissent les raisons.

Pour les profanes ou pour ceux qui ne sont pas dans les secrets des dieux du sport, c'est à cause du rendement de l'équipe qu'on lui a confiée.

On oublie au passage que la constitution d'une équipe compétitive assez solide pour se mesurer à des formations qui possèdent leur ossature depuis des années est extrêmement difficile lorsque l'on est nouveau promu.

Indépendamment des renforts qui s'imposent, il y a des corrections et des applications qui demandent du temps.

En sport collectif, surtout en football, c'est assez difficile et cela prend du temps.

Les fans n'attendent pas et on opte automatiquement pour le changement de l'entraîneur.

Un Faouzi Benzarti, par exemple, un homme qui a appris non seulement son métier mais s'est largement imbibé de ces réactions primaires et primitives, n'aurait jamais accepté de prendre cette équipe, car l'analyse de l'effectif ne saurait l'encourager.

C'est un homme qui a le pouvoir d'imaginer ce qu'il peut tirer d'un effectif de départ, pour ne pas rester à quai, tout en imposant les renforts qu'il voit nécessaires pour faire correctement son travail.

Et il réussit. Il y a des entraîneurs formateurs qui prennent leur temps et s'imposent, s'ils réussissent à convaincre les dirigeants et amadouer le public, et ceux qui sont des gagneurs, rodés pour foncer, entraînant à leur suite une équipe dont les contours et le chemin sont tracés.Là la chaise musicale est hors sujet.

Hésitations et précautions

A Sfax, Kouki est quelque part critiqué en sourdine pour ne pas avoir signé le contrat le liant au club (il l'a peut-être fait entre-temps).

Il ne faudrait pas être naïf pour comprendre la raison : le CSS tarde à retrouver sa stabilité en l'absence de dirigeants difficiles à trouver et qui hésitent.

L'héritage financier, technique et moral est lourd.

C'est une équipe habituée à jouer les premiers rôles, qui n'est pas à l'aise financièrement et de laquelle on se dérobe pour les difficultés qui s'annoncent.

C'est ce qui fait hésiter Kouki qui ne voudrait pas passer par des périodes de doutes et de « séparation à l'amiable » qui pourrait intervenir en cas d'échec des pourparlers qui se passent dans les couloirs.

Il a temporisé en attendant de voir venir.

A Bizerte, l'entraîneur a été annoncé « dans l'attente de trouver l'homme idoine » et alors que les fans s'impatientaient.

Et voilà que l'équipe démarre de manière positive, au point de laisser l'entraîneur se lancer dans des défis que nous lui souhaitons répondre aux aspirations de cette sympathique équipe du Nord.

Six milliards !

A L'Espérance, on a tout fait pour faire revenir Mouin Chaâbani.

Débauché à la hâte, il revient à ses premières amours, mais se retrouve avec une équipe complètement remaniée.

Les résultats ou les prestations ne sont pas aussi convaincantes qu'elles l'étaient.

Là aussi, les renforts ne sont pas encore disponibles ou sont en voie de qualification.

Toujours est-il que tant bien que mal, l'équipe se maintient sans avoir cette domination qui en faisait sa force.

Le public est mécontent et oublie qu'il est à la base des lourdes sanctions qui ont frappé leur club.

L'Espérance, ne l'oublions pas, a payé prés de... six milliards à cause de l'indiscipline de son public ! Il est sous une menace lourde de conséquences à la première incartade.

Difficile d'imaginer qu'une autre équipe aurait tenu le coup, si elle avait essuyé les mêmes sanctions.

C'est dire que ce début de saison est déjà riche en événements et que les chaises musicales qui caractérisent la volatilité de cette carrière d'entraîneur sont déjà bien installées pour que l'on entame les habituels refrains.

Cela nous ramène au Tournoi de Ningbo remporté aisément par Ons (c'est bon pour le moral). Sérénité en bonne partie retrouvée, poignet plus ferme et toujours aussi diabolique, vista plus perspicace.

La forme semble revenir doucement mais sûrement.

Alors, qu'est ce qu'on fait ? On change d'entraîneur ? Parce que le préparateur physique, elle ne le changera pas pour tout l'or du monde...

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