Seynabou Amy Ka établie à Montréal depuis 16 ans: Une « reine du mil » et ambassadrice des céréales africaines
Seynabou Amy Ka est conseillère en relations internationales à la ville de Montréal depuis 16 ans.
Elle est également l'ambassadrice du mil ; une céréale qu'elle valorise depuis l'enfance.
À l'occasion de cette année dédiée au mil, son objectif est de vulgariser et faire découvrir ce produit aux mille et une vertus.
L'année internationale du mil en 2023 a été proclamée lors de la 75e session de l'Assemblée générale des Nations-Unies tenue en mars 2021. Au Sénégal, cette célébration passe presque inaperçue d'après Seynabou Amy Ka.
Cette dernière estime que le mil n'a pas l'envergure que mérite cette céréale dans nos chaumières. L'entrepreneure tente de « corriger » cela tout en relevant que les autorités ont un rôle important à jouer dans la vulgarisation des mets à base de mil.
« L'année internationale du mil devrait être une occasion de sensibiliser sur l'importance de la consommation de cette céréale. Les personnalités publiques doivent pouvoir contribuer à son rayonnement », soutient-elle.
Pour l'entrepreneure, le mil doit être cuisiné dans les ambassades, les consulats lors des réceptions et événements internationaux... La promotion doit également se faire dans tous les pays africains par les politiques et les célébrités.
Une passion innée pour une céréale
L'amour de Seynabou Amy Ka pour cette céréale remonte à l'enfance.
La femme à la noirceur d'ébène et au sourire éclatant prend très tôt l'habitude de préparer les beignets "dugup" pour faire plaisir aux siens.
Elle se lève tôt le matin pour préparer ces pâtisseries et les distribue à toute la maisonnée.
« Je ne voyais pas l'intérêt d'acheter du pain alors que les beignets "dugup" sont très bons pour la santé », avoue-t-elle. Un moment important pour bien attaquer la journée selon la Saloum-Saloum. « C'est comme cela qu'est née cette passion », admet-elle guillerette.
Seynabou Amy Ka se lance ainsi dans l'entreprenariat ; la continuité de son combat pour la valorisation de ces produits locaux.
Basée au Canada, la fondatrice de la marque Naboo promeut, valorise, fait découvrir et rayonner les innombrables potentialités et les belles facettes de l'Afrique à travers l'alimentation, particulièrement le mil.
La femme de 47 ans essaie d'oeuvrer pour la valorisation, à travers les rencontres, les marchés, les foires. « J'aime aussi mettre en valeur la diversité des recettes qu'on peut faire avec ces produits alimentaires et j'adapte cela avec les réalités canadiennes ».
Du "sankal" (brisure) à la farine en passant par le couscous, le "thiakry", le "aaraw", la conseillère en relations internationales à la Ville de Montréal met cette céréale à toutes les sauces.
Surnommée « la reine du mil », l'entrepreneure propose des démonstrations en mettant en valeur le mil à travers « Thiakry », crêpes et muffins à base de farine de mil. Et elle n'hésite pas à partager ses plats avec d'autres chefs. « Je ne manque aucune occasion pour faire rayonner cette céréale et montrer ses bienfaits », explique-t-elle.
Mille et une vertus du mil
Cette céréale n'est pas seulement un produit ancestral. Il a mille et une vertus d'après Seynabou Amy Ka. « Il est riche en fer, en zinc, en phosphore, en magnésium, en fibres et permet à l'organisme de lutter contre le stress. Il ne contient pas de gluten sans compter son faible indice glycémique », dit-elle pédagogue.
En plus de ses innombrables vertus pour la santé, le mil contribue à l'atteinte de plusieurs objectifs de développement durable. « Il peut contribuer à pallier les pénuries alimentaires dans les périodes difficiles, à participer à la sécurité alimentaire mondiale et la nutrition des populations vulnérables.
Le mil peut également venir à bout de ce fléau qu'est la malnutrition », affirme-t-elle. Cette source de minéraux, d'antioxydants et de vitamines doit être mieux valorisée par les dirigeants africains d'après l'entrepreneure.
« Tout est à faire en termes de vulgarisation », regrette l'initiatrice de "reflexe mil".
Ce concept a pour but de permettre à tout le monde de penser immédiatement au mil lors des événements.
La "reine du mil" estime que cette céréale doit également être intégrée dans les cantines scolaires. «
On devrait présenter aux enfants des repas à base de mil, leur parler des bienfaits, créer des recettes inédites qui vont encourager ces jeunes à sa consommation », soutient-elle. Un plaidoyer qu'elle porte depuis le Canada.