Au moins neuf mineurs ont été tués dans l'effondrement vendredi d'une mine d'or située près de Chegutu, à quelque 120 km à l'ouest d'Harare, a-t-on appris samedi auprès de la Fédération des mineurs du Zimbabwe (ZMF) et d'un ingénieur du site.
« Quatre corps ont été récupérés jusqu'à présent » et cinq autres mineurs sont toujours bloqués sous les gravats, a rapporté la présidente de la ZMF Henrietta Rushwaya.
De son côté, un ingénieur de la mine, Hussein Phiri, a confirmé à l'AFP sur place que les secours avaient localisé les corps inertes de cinq autres mineurs.
« Nous pouvons clairement voir les (5) corps », a-t-il déclaré à l'AFP.
« Nous sommes convaincus qu'ils sont tous morts », a-t-il ajouté.
« Il est très difficile de récupérer les corps car la mine est toujours en train de s'effondrer. A chaque fois que nous essayons, nous mettons aussi nos vies en danger », a-t-il expliqué.
« Moment traumatisant »
Le ministre des Mines de ce pays d'Afrique australe, Soda Zhemu, venu assister aux efforts des secours, a confirmé que 21 mineurs avaient réchappé à la catastrophe.
Vendredi matin, « immédiatement après l'effondrement, 13 personnes ont réussi à sortir de la mine, indemnes », a rapporté le ministre. « Pendant la nuit, huit autres ont été secourues. »
Le ministre et l'ingénieur ont également fait état de trois autres mineurs présumés disparus mais on ignorait leur localisation.
Samedi après-midi, plusieurs centaines de riverains assistaient dans l'angoisse aux efforts des secours pour sortir les cadavres de la mine.
Des femmes étaient en pleurs tandis qu'elles attendaient que leur mari ou leur fils soit extrait des décombres.
« J'ai le coeur brisé », glisse Vimbai Muchena, 38 ans, dont le fils se trouve sous les gravats.
Johannes Nyautete, 33 ans, est l'un des mineurs rescapés de l'accident.
« La mine a commencé à s'effondrer dès que je suis arrivé dans le tunnel souterrain, qui débute à 250 mètres de profondeur. Il était environ 10 heures du matin vendredi« , relate-t-il.
« C'est alors que nous vu nos collègues qui couraient vers l'extérieur du tunnel et nous nous sommes échappés avec eux. »
« C'était vraiment un moment traumatisant », ajoute-t-il, car le monte-charge pour remonter à la surface ne prend que deux personnes à la fois.
« Attendre son tour pour pouvoir remonter tout en sachant que la mine est en train de s'effondrer, c'était terrible. »
Selon lui, des mesures de sécurité déficientes sont en cause pour expliquer la catastrophe.
« Le sous-sol de la mine ressemble à une aire de jeu. C'est complètement ouvert sans piliers de soutien », assure-t-il.
Amer, il reproche également au propriétaire de la mine de ne pas s'être déplacé sur les lieux.
« Il n'est pas venu réconforter les gens ou au moins nous aider à récupérer les cadavres », déplore-t-il.
Le sous-sol de ce pays d'Afrique australe recèle de nombreux minerais, dont du platine, des diamants, de l'or, du charbon ou du cuivre. En raison d'un chômage massif, de nombreux hommes survivent en travaillant dans des mines désaffectées ou pénètrent illégalement dans des mines toujours exploitées.
Les accidents sont fréquents.
En février 2019, au moins 24 mineurs illégaux avaient été tués au fond de puits abandonnés et inondés à la suite d'orages dans le centre du Zimbabwe. Et en mai 2019, au moins neuf autres avaient trouvé la mort dans des explosions dans une mine d'or à Mazowe (nord).