Burkina Faso: Un exercice de redevabilité

L'entretien que le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a accordé à trois médias, la RTB, Sidwaya et Burkina Info était attendu par les Burkinabè et par ceux qui suivent de près l'évolution de la situation socio-politique et sécuritaire au « pays des Hommes intègres ».

Les préoccupations liées au premier anniversaire de l'arrivée au pouvoir du chef de l'Etat et les solutions qu'il travaille à apporter pour soulager les souffrances des populations sont dignes d'intérêt. Pendant plus d'une heure, les journalistes ont eu l'opportunité de relayer en toute liberté les préoccupations de leurs concitoyens.

Et le Président Traoré, comme il est de coutume dans ses entretiens, a tenu ses compatriotes en haleine, avec le langage direct qu'on lui connait. En une année, c'est la troisième fois que le chef de l'Etat parle à ses concitoyens, sur les médias nationaux, histoire de dresser le bilan des actions déjà menées et instruire sur les futurs chantiers.

L'une des grandes surprises de cet entretien est la séquence qui a révélé que les soutes de l'armée comptaient moins de deux cents Kalachnikov en réserve à l'arrivée aux affaires du capitaine Traoré. Cette quantité d'armes servait à peine pour une compagnie, les autres entités devant faire le détour de la capitale, Ouagadougou, pour se servir en logistique roulante avant de monter à l'assaut contre les terroristes.

Cette situation explique certainement en partie pourquoi nos hommes étaient en mauvaise posture. Avouons-le, il fallait certainement contenir les bandits sans l'option véritable de gagner une quelconque bataille. Est-ce désormais un mauvais souvenir ? On n'est jamais suffisamment équipé pour prétendre être à l'abri du besoin.

Il y aura toujours des secteurs qu'il faut garnir. A force de courage et de détermination, les soldats burkinabè ont su remonter la pente en se montrant plus offensifs. Finie la défense passive, comme l'avait signifié le capitaine Traoré. Les forces combattantes déroulent une stratégie bien à propos, qui leur permet de sortir de leur base pour aller chercher les terroristes.

Chaque entité militaire a vu ses équipements et son esprit renforcés, pour mieux faire face à l'ennemi, et l'esprit d'équipe devra pouvoir faire bouger les lignes. Les derniers développements de l'actualité, marqués par la création de l'Alliance des Etats du Sahel et de ses premières actions sur le terrain rendent encore plus confiant le peuple burkinabè.

Le Président Traoré s'est montré à l'aise dans la quasi-totalité des sujets évoqués. Il a réaffirmé la rigueur dans la lutte contre la corruption. Il a mis en garde ceux qui veulent entraver la marche de la Transition à y renoncer. Le sacrifice à consentir est énorme, pour que des Burkinabè détruisent ce que d'autres, au prix de leur vie, construisent.

Du reste, il n'y aura pas de véritable paix si le pouvoir se cantonne seulement à l'aspect sécuritaire. Une façon de rassurer ceux qui clament toujours que le tout sécuritaire ne saurait prospérer. Il y a des actions déjà en cours et d'autres en prévision. C'est un Burkina Faso tout en chantier que le capitaine Ibrahim Traoré a présenté.

C'est donc en toute légitimité que les nombreux soutiens aussi bien des spécialistes que des Burkinabè « anonymes », fatigués de vivre une guerre injuste, ont crié leur satisfaction. L'an II a débuté par des grands chantiers de développement, de construction de route, mais aussi de remue-ménage au sein des forces de défense qui doivent pourtant travailler dans la sérénité et rassurer les populations.

Et la question du retour à la vie constitutionnelle normale s'invite. Oui, mais à condition que le processus se déroule dans toutes les contrées du Burkina pour éviter de faire des Burkinabè de seconde zone. La légitimité implique tous les citoyens. Alors restons tous dans ce schéma de la reconquête du territoire national.

A coup sûr, le capitaine Traoré s'est soumis à un exercice de redevabilité, avec des réponses précises sur les questions du moment. Cette sortie lui a permis d'inviter à nouveau les Burkinabè à se mettre ensemble dans la lutte contre le terrorisme et à s'accorder sur la nécessité de refonder la nation. Tout le monde doit prendre une part active dans la nouvelle dynamique qui vise à asseoir un Burkina Faso plus fort et prospère.

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