Afrique: Allocution liminaire du Directeur Général de l'OMS devant la Commission permanente de prévention, de préparation et de riposte en cas d'urgence sanitaire - 13 septembre 2023

communiqué de presse

Chers collègues et amis,

Depuis la dernière fois que vous vous êtes réunis, j'ai déclaré la fin de deux urgences de santé publique de portée internationale : la COVID-19 et la variole simienne.

Bien entendu, même si ni l'une ni l'autre ne constitue une urgence sanitaire mondiale, toutes deux restent des menaces pour la santé mondiale.

Et bien entendu, la COVID-19 et la variole simienne sont loin d'être les seules urgences que l'OMS combat à travers le monde.

Chaque année, l'OMS intervient face à des urgences sanitaires devenues plus fréquentes, plus complexes et plus longues.

Le tremblement de terre tragique au Maroc et les inondations en Libye n'en sont que les derniers exemples en date - j'adresse mes plus sincères condoléances à ceux qui ont perdu des êtres chers dans ces deux pays et je prends l'engagement que l'OMS soutiendra le gouvernement et la population de ces deux pays de toutes les manières possibles.

Le nombre de personnes touchées par ces urgences et qui ont besoin de notre aide continue d'augmenter.

À la fin de 2022, l'ONU estimait qu'environ 339 millions de personnes, soit près de 5 % de la population mondiale, auraient besoin d'une aide humanitaire en 2023.

Ce chiffre représente une augmentation d'environ 25 % des besoins humanitaires d'ordre sanitaire par rapport à 2022 et de plus de 100 % par rapport à 2018.

Mais même déjà terriblement élevé, ce chiffre pourrait n'être qu'une sous-estimation.

Pour faire face aux menaces d'aujourd'hui et de demain, nous avons besoin d'une architecture plus solide en matière de préparation et de riposte aux urgences sanitaires.

Plusieurs parties de cette architecture sont en train d'être mises en place.

Comme vous le savez, les États Membres négocient actuellement un accord juridiquement contraignant sur la préparation et la riposte aux pandémies, ainsi que des amendements au Règlement sanitaire international.

Nous sommes également en train de tester l'examen universel de l'état de santé et de préparation. Jusqu'à présent, cinq pays ont achevé la première phase - l'Iraq, le Portugal, la République centrafricaine, la Sierra Leone et la Thaïlande - et le premier examen à l'échelle mondiale est prévu pour décembre.

Le Fonds de lutte contre les pandémies a été créé, avec 1,7 milliard de dollars des États-Unis de promesses de dons faites par plus de 24 donateurs jusqu'à présent, et le Fonds a versé des subventions de 338 millions de dollars à 37 pays lors de son premier cycle.

Conscient des liens entre la santé mondiale et l'économie mondiale, le G20 a créé le Groupe de travail conjoint Finance-Santé, afin de mieux cerner les vulnérabilités économiques et sociales et les risques liés à une pandémie, et les moyens de les réduire.

Forte des enseignements tirés des réussites et des échecs de l'Accélérateur ACT, l'OMS a également mis au point une note de synthèse en vue de créer un mécanisme provisoire assurant la coordination nécessaire pour garantir un accès rapide et équitable aux contre-mesures médicales en cas d'épidémie ou de pandémie.

De plus, nous avons créé le Centre d'information de l'OMS sur les pandémies et les épidémies, le système BioHub de l'OMS et le Corps mondial pour l'action sanitaire d'urgence.

Cette commission constitue une instance importante, dirigée par les États Membres, pour évaluer les situations d'urgence d'aujourd'hui et pour déterminer comment éviter les situations d'urgence de demain, s'y préparer et y faire face.

Avant de vous quitter, j'ai trois demandes à vous faire :

Premièrement, nous sollicitons votre engagement continu à renforcer la gouvernance des dispositifs de lutte contre les urgences sanitaires mondiales, dans le cadre des processus de l'organe intergouvernemental de négociation et du RSI.

Deuxièmement, nous sollicitons votre engagement continu à renforcer le financement consacré aux urgences sanitaires mondiales, en contribuant au Fonds de lutte contre les pandémies et en finançant intégralement l'appel d'urgence de l'OMS pour 2023.

Et troisièmement, nous sollicitons votre engagement continu à renforcer les systèmes mis en place pour les urgences sanitaires mondiales, y compris le BioHub, l'examen universel de l'état de santé et de préparation, le Centre d'information de l'OMS sur les pandémies et les épidémies, le Corps mondial pour l'action sanitaire d'urgence, et d'autres encore.

Ensemble, nous avons créé une dynamique de changement très positive depuis la fin de la phase aiguë de la pandémie de COVID-19.

L'héritage que nous laisserons au monde de demain dépendra de notre capacité à maintenir cet élan face à l'ampleur et à la complexité sans précédent des urgences sanitaires que nous connaissons aujourd'hui.

Je vous remercie.

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