Mbour — Le dossier de labellisation du »Septembre mandingue » est porté par le ministère de la Culture et du Patrimoine historique, en vue de l'inscription de cet évènement annuel dans l'agenda culturel du Sénégal, a-t-on appris du directeur du patrimoine culturel, Oumar Badiane.
»Le classement du 'Septembre mandingue' est un dossier que le ministère a porté à travers la direction du patrimoine culturel », a-t-il dit au cours d'une conférence organisée samedi par la collectivité mandingue de Mbour, en partenariat avec l'Institut Timbuktu.
Le 'Septembre mandingue' est »une marque qui s'est imposée et qu'il faut nécessairement accompagner sur toutes les formes », a-t-il ajouté lors de cette rencontre portant sur le thème »Contribution de la culture dans la consolidation de la paix et la cohésion sociale : modèle du kankourang de Mbour ».
»La collectivité mandingue est devenue une collectivité au-delà des mandingues, c'est une communauté de partage de savoir, de valeurs articulés autour d'un phénomène d'initiation qui se fait régulièrement à Mbour et que les autorités administratives ont pu accompagner », a indiqué M. Badiane.
Le directeur du patrimoine culturel a également insisté sur l'importance de la rentabilité économique de ce type d'évènement. Il est revenu sur la mise en place du centre d'interprétation du patrimoine culturel mandingue de Mbour, lequel devrait s'intéresser à toutes les cultures de la ville, en tant que dispositif d'éducation et de promotion.
»Le kankourang permet la survie de la collectivité mandingue »
Le kankourang, rite d'initiation inscrit au patrimoine immatériel de l'Unesco depuis 2008, fait référence à « un ensemble de valeurs de socialisation qui renforcent le savoir-être et le savoir-vivre », a expliqué le directeur du patrimoine culturel, avant d'appeler la communauté mandingue »à faire en sorte que [la] jeune génération puisse porter ces valeurs et les perpétuer ».
« Réussir à organiser des kankourang associés aux cérémonies de circoncision et aux rites initiatiques dans un contexte urbain n'est pas chose aisée », a relevé M. Badiane, selon qui à Mbour, le 'Septembre mandingue' permet de « faire en sorte que l'âme de la collectivité survive ».
Il a salué « la résilience » de la collectivité mandingue de Mbour, qui compose avec « une telle diversité » d'opinions et de peuples dans l'expression de sa culture.
L'universitaire Bakary Sambe, directeur de Tibumktu Institute, a insisté sur le caractère fédérateur de la communauté mandingue dans la sous-région ouest africaine où elle « a su transmettre des valeurs positives de solidarité et de respect ».
»La collectivité mandingue se veut comme une collectivité de passerelles, car [le kankourang est] la seule manifestation culturelle dans laquelle on voit un groupe culturel mis en avant absorber toutes les autres composantes de la société dans un même idéal de transmission de paix et de transmission culturelle et qui milite en faveur du respect et de l'acceptation des autres », a poursuivi M. Sambe.
Le président de la commission scientifique de la collectivité mandingue de Mbour, Sidy Mandiang, est revenu sur les attentes de la collectivité en termes de partenariat, en lien avec ce genre de rencontres.
Il a signalé que la collectivité mandingue compte réaliser plusieurs projets dont un écomusée et une « Maison du Kankourang » dans la ville de Mbour.