Le tribunal de première instance des Seychelles a inculpé lundi huit personnes, dont le Dr Patrick Herminie, chef de United Seychelles, le principal parti d'opposition, dans une affaire de sorcellerie en cours.

Les autres individus inculpés sont Alli Said, un ressortissant tanzanien, et six Seychellois - Yvon Legaie de Ma Joie, Jules Radegonde de La Digue, Kenneth Evenor de Grand Anse Mahé, Simon Dine d'Anse Aux Pins, Marcel Naiken de Baie Lazare et Bashir Umarji de Quincy Village.

Les accusés ont été convoqués au tribunal pour possession de quelque chose destiné à être utilisé à des fins de sorcellerie, complot en vue d'exercer la sorcellerie, conseil et incitation d'une autre personne à exercer la sorcellerie et sollicitation de toute personne pour qu'elle donne des conseils sur toute question et à quelque fin que ce soit par sorcellerie.

Sept des accusés ont signé une caution de 30 000 SCR (2 094 dollars) pour leur libération tandis que le ressortissant tanzanien reste en garde à vue.

Le ressortissant tanzanien a été arrêté par les autorités à l'aéroport international des Seychelles, jeudi 21 septembre, en possession de plusieurs objets liés à la sorcellerie.

Parmi les objets se trouvaient des objets en bois noir, des pierres, de petites bouteilles de liquide brunâtre, un assortiment de poudres et un certain nombre de documents contenant un langage et des symboles étranges décrits comme démoniaques et sataniques.

C'est lors de l'interrogatoire policier du ressortissant tanzanien que les noms des cinq suspects seychellois ont été mentionnés puis appréhendés.

M. Herminie (1ère à droite) parmi les membres de United Seychelles au tribunal lundi. (Seychelles News Agency) Photo License: CC-BY

M. Herminie a déclaré aux journalistes vendredi que lorsqu'il avait demandé pourquoi il avait été arrêté pour sorcellerie, la police avait répondu en lui disant que son nom était apparu dans un échange Whatsapp entre un Seychellois et un Tanzanien.

Le Dr Patrick Herminie, qui a exprimé plus tôt cette année son intention de se présenter aux élections présidentielles de 2025, a déclaré que son arrestation était une tentative politiquement motivée visant à détruire son image et celle de son parti.

L'accusé comparaîtra de nouveau devant la justice le 2 novembre.

L'affaire de sorcellerie est liée à l'enquête sur un incident au cours duquel deux cadavres déterrés ont été découverts le 8 août au cimetière de Takamaka, sur l'île principale de Mahé.

Les corps d'une femme âgée et d'un jeune homme ont été retrouvés à côté d'une pyramide composée de blocs et de morceaux provenant d'autres tombes, ainsi que les images du président Wavel Ramkalawan, d'Herminie et de deux autres individus, qui n'ont pas été nommés par la police.

En outre, l'accusation a déclaré que les symboles sur les documents trouvés en possession du Tanzanien étaient similaires aux symboles trouvés dans des lieux vandalisés aux Seychelles, parmi lesquels se trouvaient des églises catholiques autour de l'île.