Gabon: 10 propositions concrètes en faveur de l'emploi des jeunes diplômés - Tome 2 du CJP, consacré à la Série Insertion professionnelle des Jeunes diplômés

Le chômage au Gabon frappe principalement les jeunes et n'épargne pas les diplômés. Le taux de chômage atteint 35,7% chez les jeunes de 15 à 24 ans quel que soit le milieu de résidence (ville ou campagne) et 26% chez les actifs de 25 à 34 ans. Un taux de chômage aussi important (plus d'un jeune sur trois) est une source potentielle de troubles sociaux, et révèle l'urgence d'explorer les possibilités de mise en œuvre d'une croissance plus inclusive que par le passé. Par ailleurs, les actifs ayant un niveau secondaire 1er cycle général et technique, avec des taux de chômage respectifs de +27% et +24%, sont les plus touchés par le chômage.

Parmi ceux ayant un niveau secondaire 2ème cycle, les diplômés des filières techniques (+10% de chômage), en sont toutefois moins victimes que ceux ayant reçu une formation générale (+20% de chômage). Une telle proportion de chômeurs diplômés, même en période de croissance positive, appelle à s'interroger sur l'efficacité du système éducatif national.

Pendant longtemps, les Universités, Grandes Écoles de Commerce et d'Ingénieries ont formé des jeunes sans véritablement se préoccuper de ce que ces derniers deviennent après leur formation. Elles ont souvent laissé l'Etat, les Entreprises et les parents prendre la relève, alors qu'elles ont un potentiel de création d'emploi qui reste inexploité. A la question de savoir comment amener les jeunes à l'emploi, soit à trouver aisément du travail, soit à s'auto-employer, nécessite donc de mettre en place un système qui conduise à l'un ou l'autre de ces deux options ».

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Dans un contexte africain, et gabonais en particulier, qui est généralement caractérisé par une limitation des capacités de recrutement de l'Etats liées aux contraintes budgétaires d'une part, et d'autre part, par l'inadéquation de la formation. Ce qui devrait entre autres, occasionner la disparition progressive du tandem : Formation-Diplôme qui a prévalu depuis des décennies, et laisser la place à la trilogie Formation-Diplôme-Emploi.

Pour traduire cette politique en actions, le Collectif des Jeunes pour la Patrie (CJP) par le biais de Cathicia SINGUI AKAYE, Conseiller en Charge de l'entrepreneuriat et de la promotion des emplois Jeunes propose d'accroître le développement des Junior Entreprises, outil pédagogique au sein desdits établissements pour faciliter l'employabilité des jeunes diplômés à la fin de chaque cycle.

Des propositions concrètes en faveur de l'emploi des jeunes diplômés qui s'articulent entre autres autour de 10 points.

1 : Soutenir la mise en place d'associations « d'orientation » dans les lycées et collèges, animées par des étudiants, des jeunes diplômés et professionnels bénévoles ;

2 : Permettre aux étudiants de premier cycle de se créer un parcours pluridisciplinaire personnalisé en fonction de leurs aspirations d'orientation professionnelle ;

3 : Accorder une place plus importante à l'apprentissage des langues en favorisant notamment les cours spécifiques dispensés en langue étrangère ;

4 : Favoriser les échanges numériques internationaux avec les établissements partenaires ;

5 : Inciter les établissements d'enseignement supérieur à proposer davantage de cursus en alternance ;

6 : Mettre en place un chèque mission étudiant en concertation avec les acteurs de la société civile.

7 : Promouvoir l'apport pédagogique des stages effectués hors entreprise.

8 : Développer un module dédié à l'insertion professionnelle afin de mieux préparer les étudiants à leur recherche d'emploi.

9 : Pérenniser les actions de développement de l'entrepreneuriat étudiant.

10 : Poursuivre le développement des Junior-Entreprises dans tous les établissements d'enseignement supérieur.

Au terme de ces modestes contributions, le Collectif des Jeunes pour la Patrie (CJP) pense que les junior-entreprises sont une réponse pertinente aux problèmes d'insertion professionnelle des jeunes diplômés. Promouvoir les associations et l'engagement associatif des jeunes serait un formidable moyen de les aider à aller sur le terrain, apprendre, expérimenter et en retirer un profil professionnel d'autant plus mûr et donc pertinent.

Cette promotion doit également passer par une volonté et une prise de position forte au niveau politique, mais qui doit surtout trouver un écho auprès des établissements d'enseignement supérieur trop attachés à la théorie quand l'apprentissage par l'expérimentation a fait ses preuves depuis de nombreuses années.

Pour le Collectif des Jeunes pour la Patrie (CJP)

Cathicia SINGUI AKAYE

Conseiller en Charge de l'entrepreneuriat et de la promotion des emplois Jeunes

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