Afrique: «La Côte d'Ivoire récuse les allégations» de migration irrégulière massive de ses ressortissants en Italie

Le ministre ivoirien de l'Intérieur et de la sécurité, Vagondo Diomandé, a réfuté les chiffres de différentes organisations internationales et européennes selon lesquelles les ressortissants de Côte d'Ivoire seraient fortement représentés parmi les migrants qui ont débarqué ces dernières semaines sur l'île italienne de Lampedusa. « Ces accusations ne reposent que sur les simples déclarations de personnes en situation irrégulière qui ont été enregistrées par les services d'immigration de l'Italie », affirme-t-il.

Depuis le début du mois de septembre, plusieurs milliers de migrants ont débarqué sur l'île italienne de Lampedusa, à moins de 150 kilomètres des côtes tunisiennes avec, parmi eux, une forte proportion de ressortissants de Côte d'Ivoire, selon plusieurs organisations internationales et européennes.

Une allégation que réfute le ministre ivoirien de l'Intérieur et de la sécurité, Vagondo Diomandé. « Selon l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex, et l'Organisation internationale pour les migrations, notre pays serait le deuxième pays de départ vers l'Europe de ces migrants irréguliers. Il faut remarquer que, malheureusement, ces accusations ne reposent que sur les simples déclarations de personnes en situation irrégulière qui ont été enregistrées par les services d'immigration de l'Italie », souligne-t-il au micro de notre correspondante à Abidjan, Marin Jeannin.

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« Aucune vérification n'a été effectuée avec le concours des services compétents de la Côte d'Ivoire »

Il poursuit : « Aucune vérification n'a été effectuée avec le concours des services compétents de la Côte d'Ivoire pour s'assurer de la réalité de la nationalité ivoirienne de ces migrants, ainsi que le recommande et le prévoit l'accord multilatéral conclu par notre pays avec l'Union européenne, qui est dénommé "document partagé", et d'autres accords bilatéraux que nous avons conclu avec l'Italie. Face à cette situation qui tend à ternir l'image de notre pays, la Côte d'Ivoire récuse ces allégations. »

Pour rappel, plus de 2 500 migrants sont morts ou portés disparus après avoir tenté de traverser la Méditerranée vers l'Europe depuis le début 2023, a déclaré le 28 septembre une responsable du Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU. « Le voyage depuis l'Afrique de l'Ouest ou l'est de l'Afrique et la Corne de l'Afrique vers la Libye et des points de départ sur la côte reste l'un des plus dangereux au monde », avait indiqué Ruven Menikdiwela, directrice du bureau du HCR à New York, lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la crise des migrants en Méditerranée. « Les réfugiés et les migrants voyageant sur les routes terrestres depuis l'Afrique subsaharienne risquent la mort et des violations graves des droits humains à chaque étape. »

Selon ses chiffres, entre le 1er janvier et le 24 septembre 2023, au total 186 000 migrants sont arrivés dans le sud de l'Europe (Italie, Grèce, Chypre et Malte), dont 130 000 en Italie, « soit une augmentation de 83% par rapport à la même période de 2022 ».

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