Madagascar: Route d'intérêt provinciale - Deux jours de coupure pour inaugurer un petit bureau de fokontany

Composé de deux modestes pièces sur une surface totale de 60m2, le nouveau bureau du fokontany de Masindray a été inauguré en grande pompe.

La cérémonie s'est tenue au beau milieu de la route, causant deux jours de coupure de la circulation routière.

Un petit bâtiment en construction depuis plus de trois ans.

C'est ce que les autorités ont inauguré avec faste à Masindray, dans le district d'Antananarivo Avaradrano.

La cérémonie a suscité des critiques acerbes en raison de la perturbation majeure qu'elle a entraînée sur la Route d'intérêt provinciale (RIP n°5), coupée pendant deux jours pour l'organisation des festivités.

En effet, les méthodes utilisées pour attirer l'attention sur cet événement ont été à l'origine du mécontentement des usagers réguliers de la route.

Bien que la commune et le fokontany de Masindray disposent de grands espaces ouverts pour une organisation de fête - si l'on ne cite que le parking du bureau de la commune, la grande cour du CEG ou encore un terrain de foot à proximité - les organisateurs ont décidé d'ériger une estrade au milieu de la RIP n°5.

Dès l'après-midi du vendredi 29 septembre, la route a été bloquée pour les installations et la logistique événementielle, entravant ainsi la circulation de centaines de véhicules qui empruntent quotidiennement cet itinéraire crucial.

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Cette décision prise par le maire de la Commune rurale de Masindray, critiquée comme une tentative de manipulation et de propagande, a provoqué un tollé parmi les conducteurs, les transporteurs et les opérateurs économiques locaux.

Pertes économiques

La route en question est un axe vital pour de nombreuses activités économiques de cette partie Est d'Antananarivo.

Les producteurs de fleurs d'Ankadinandriana, qui approvisionnent quotidiennement le marché d'Antananarivo, ainsi que les camions transportant des produits vivriers destinés à la capitale, ont été particulièrement touchés.

Les transporteurs de charbon de bois, de matériaux de construction tels que le sable de rivière, les briques, etc. ont également été contraints de suspendre leurs activités pendant les deux jours.

Les critiques les plus virulentes dénoncent le fait que cette initiative semble être davantage motivée par des considérations politiques, à la veille de la période électorale.

Certains accusent les autorités locales de forcer la population à participer à des festivités qui portent également un caractère de propagande politique.

Certes, les conséquences économiques de cette interruption sont considérables, laissant de nombreux acteurs économiques locaux dans l'embarras et suscitant des inquiétudes quant à l'importance qu'accordent les autorités locales aux activités productives et à l'intérêt socio-économique de la population. Interrogés sur cette controverse, les responsables locaux n'ont apporté aucune explication, mis à part que la décision leur appartient.

Cependant, les critiques persistent, soulignant l'importance d'une planification plus réfléchie des événements, afin de minimiser les perturbations économiques.

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